L’énergie éolienne à pleine puissance
La consommation mondiale d’énergie devrait doubler d’ici 2050, sachant que le développement urbain et les véhicules électriques vont épuiser davantage les sources d’énergie existantes[1].
Simultanément, l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA) souligne que les émissions de CO2 devront être réduites de 70 % d’ici le milieu du siècle pour atteindre les objectifs climatiques actuels[2].
Plus d’énergie, moins d’émissions. Comment réaliser la quadrature du cercle critique ?
Les dernières tendances mondiales de la production d’énergie verte nous ont soufflé la réponse : l’énergie éolienne.
Comme les 12 derniers mois l’ont confirmé, la hausse de l’éolien est à la fois imparable et mondiale.
Dans son dernier rapport sur les perspectives du marché, le Global Wind Energy Council (GWEC) prévoit une capacité éolienne supplémentaire de 330 GW installée d’ici 2023, portant la capacité mondiale totale à plus de 900 GW[3]. Les principaux marchés à l’origine de ce boom sont les États-Unis et la Chine, dont les capacités éoliennes terrestres devraient gagner respectivement 6,5 GW et 10 GW au cours des deux prochaines années.
Et ce n’est là qu’un léger aperçu de ce qui est à venir.
L’Association européenne de l’énergie éolienne (EWEA) estime que d’ici à 2030, l’UE comptera à elle seule 320 GW de capacité éolienne, répondant ainsi à près d’un quart de la demande électrique de la région[4].
En termes financiers et humains, cela représente 239 milliards d’euros (261 milliards de dollars) d’investissement dans l’éolien au cours de la prochaine décennie, et 569 000 nouveaux emplois sur le continent[5].
Ces chiffres attrayants expliquent pourquoi l’industrie éolienne s’est développée si rapidement en 2019 ; et pourquoi cette accélération devrait se poursuivre.
L’Amérique connait des moments historiques
Dans son rapport de février 2020, le GWEC souligne une nouvelle capacité éolienne record de 13,4 GW installée en Amérique du Nord, centrale et du Sud (Amérique) en 2019[6]. Cela représente une augmentation significative de 12 % par rapport aux nouvelles installations de 2018 et porte la capacité totale de la région à 148 GW.
La hausse que connait le continent américain devrait se poursuivre, le GWEC prévoyant une capacité éolienne de quelque 220 GW d’ici 2024.
Ramón Fiestas, président du Comité Amérique latine du GWEC, constate l’énorme potentiel de l’Amérique latine dans l’énergie éolienne. Il envisage que de nombreux pays de la région se forgent une réputation de leader dans le domaine des énergies renouvelables par le biais d’enchères permettant de fournir de l’énergie éolienne à des prix compétitifs à l’échelle mondiale. « De nouveaux marchés comme la Colombie, qui a réalisé avec succès sa première vente aux enchères d’énergies renouvelables en 2019 [avec 1,8 milliard de dollars d’investissement au cours des trois prochaines années[7], ainsi que le Chili, qui a connu une année record avec l’installation de 526 MW, montrent qu’il existe encore un grand potentiel inexploité dans la région », explique-t-il[8].
Abdul Latif Jameel Energy est l’un des principaux acteurs de l’expansion des énergies renouvelables au Chili et en Amérique latine, par le biais des spécialistes en énergies renouvelables Fotowatio Renewable Ventures (FRV).
Manuel Pavon, directeur général de FRV en Amérique du Sud, estime que l’adoption précoce des énergies renouvelables par le Chili et son cadre réglementaire favorable aux énergies renouvelables lui confèrent, tout comme le Brésil, le potentiel pour devenir l’une des réussites du continent en matière d’énergies renouvelables.
« En Amérique latine, la plupart des pays en sont au même stade. FRV étudie des projets en Uruguay, au Brésil, au Pérou et en Colombie.
Mais le Chili est allé encore plus loin, notamment en ce qui concerne les cadres réglementaires. Le démarrage d’un projet peut parfois prendre beaucoup de temps, mais le pays est très stable et sécurisé. C’est pourquoi la plupart des banques d’Amérique latine sont basées au Chili », dit-il.
De même, lors d’une grande conférence sur l’énergie éolienne tenue à Buenos Aires en septembre, il a été révélé que plus de 70 projets de 4 GW d’électricité ont été présentés à travers l’Argentine, avec de grands fournisseurs (dont Nordex-Acciona et Vestas), qui étendent leur présence dans le pays[9]. En conséquence, l’Argentine est en train de créer cinq nouvelles centrales pour accueillir l’industrie en plein essor. Le PDG du GWEC, Ben Backwell, prévoit des milliards de dollars d’investissements et des milliers d’emplois grâce à la croissance du pays.
Plus au nord, FRV a également un impact significatif grâce au développement de ses principales centrales solaires photovoltaïques au Mexique. Sa centrale de Potosi, à San Luis de Potosi, s’est ouverte en 2019. Elle produit 815 000 MWh par an, fournit suffisamment d’énergie pour alimenter plus de 76 000 foyers et réduit les émissions de CO2 du Mexique de près de 98 millions de tonnes par an. La deuxième centrale de FRV, la centrale PV Potrero à Jalisco, générera quant à elle 750 000 MWh par an lorsqu’elle sera terminée en 2020. Elle approvisionnera 128 000 foyers et réduira de près de 437 000 tonnes les émissions de CO2.
« La demande en énergie au Mexique augmente de 3 % chaque année et certaines régions ont déjà du mal à répondre », déclare Fernando Salinas Loring, directeur général de FRV (Mexique et Amérique centrale). « Le pays devra combiner les énergies renouvelables et les énergies conventionnelles afin d’éviter des problèmes potentiels à l’avenir. Mais le Mexique est un immense pays qui compte 130 millions d’habitants, et si vous regardez la situation dans son ensemble, il est clair qu’il y aura certainement de nombreuses opportunités. Nous sommes impatients de profiter de ces opportunités et d’offrir un paysage énergétique plus propre pour l’avenir du Mexique. »
Les États-Unis restent cependant une force dominante. En janvier de cette année, Dominion Energy a dévoilé les plans d’expansion de son projet pilote Coastal Virginia Offshore Wind (CVOW) de 12 MW, qui, avec 2,64 GW, deviendra le plus grand projet éolien offshore jamais réalisé dans le monde.[10]. Le projet repose sur les turbines éoliennes SWT-6.0-154 de 6 MW de Siemens Gamesa et devrait être opérationnel plus tard en 2020, avec une extension opérationnelle d’ici 2026.
Ce sont des projets comme celui-ci qui sont à l’origine du buzz qui entoure actuellement l’énergie éolienne.
Les marchés émergents prêts à embrasser la révolution offshore
Le GWEC considère que la croissance offshore est un facteur majeur dans la transition progressive vers l’énergie éolienne à l’échelle mondiale. En effet, il estime que l’énergie offshore représentera environ 18 % de la capacité totale d’énergie éolienne d’ici 2023, contre 9 % en 2018[11].
Karen Ohlenforst, directrice de la veille concurrentielle au GWEC, souligne l’importance de l’éolien offshore pour stimuler la croissance, et ajoute :
« Il devrait décoller au niveau mondial dans les prochaines années avec un taux de croissance annuel composé de 8 % entre 2019 et 2023 ; le double de celui de l’éolien terrestre ».
L’Europe a connu un record avec 3,6 GW de capacité éolienne offshore installée en 2019, dix nouvelles fermes mises en service dans cinq pays, ce qui porte la capacité offshore totale du continent à 22 GW[12]. Le Royaume-Uni a ouvert la voie avec 1,7 GW, suivi de l’Allemagne avec 1,1 GW. La taille moyenne des fermes offshore européennes a doublé depuis 2010, passant de 300 MW à 600 MW ; la plus importante étant actuellement la ferme britannique de Hornsea 1 avec 1,2 GW, dont l’achèvement est prévu en 2020.
Fady Jameel, vice-président d’Abdul Latif Jameel déclare:
« L’énergie éolienne contribue déjà énormément à la production d’électricité à l’échelle mondiale, et il est possible qu’elle contribue encore davantage dans le cadre du programme de décarbonisation décrit dans l’accord de Paris de 2016 dirigé par l’ONU .
Chez Abdul Latif Jameel, nous sommes parfaitement conscients du fait que l’éolien peut être un élément clé d’un système énergétique zéro émission. C’est pourquoi nous investissons massivement dans la recherche pour le rendre de plus en plus efficace et économique. Il est clair que faire les bons choix maintenant contribuera à stimuler l’économie, à protéger l’environnement et à préserver nos sociétés. »
Bien que la production offshore reste actuellement une perspective plus coûteuse que le modèle terrestre, en raison des coûts d’installation et de maintenance plus élevés, l’écart se rétrécit. Les chiffres de l’IRENA montrent qu’en 2018, l’éolien offshore a coûté 0,127 $ US le KWH, contre 0,056 $ US pour le terrestre. Cela peut sembler considérable, mais tandis que le coût de la production onshore n’a baissé que de 1 % au cours des 12 mois précédant 2018, ceux du offshore ont chuté de 13 %[13].
La société de recherche en investissements Nanalyze estime que cela ne constitue qu’une partie d’une tendance à long terme. Elle indique que l’industrie s’attend à de nouvelles réductions de coûts de 30 à 50 % à moyen terme, grâce à une concurrence accrue, à des turbines plus grandes et à des économies d’échelle, qui devraient contribuer à accélérer la transition.[14]
Économies d’échelle : l’idéal de toute entreprise. Pour illustration, il suffit d’examiner le géant éolien danois Ørsted (anciennement DONG). Son premier projet, en 1991, le parc éolien offshore de Vindeby, comprenait 11 petites turbines produisant 0,45 MW d’électricité ; à peine la moitié de la quantité produite par une seule de ses plus grandes éoliennes aujourd’hui. En 2015, il avait installé des parcs éoliens d’une capacité totale de 3 GW. Ses nouveaux parcs éoliens offshore actuellement en construction au Royaume-Uni et en Allemagne verront cette capacité atteindre 6,7 GW.[15]
Les révolutions en cours dans les techniques et les matériaux de construction inaugureront bientôt une ère de turbines encore plus grandes et plus productives.
Actuellement, la turbine la plus haute du monde est celle de Max Bögl Wind près de Stuttgart (Allemagne) avec 178 mètres. Même cette dernière sera éclipsée par les turbines du projet Dogger Bank au large des côtes du Yorkshire (Royaume-Uni). Chaque turbine du parc éolien de Dogger Bank atteindra 220 m de haut et produira suffisamment d’électricité pour alimenter 16 000 foyers. Ce site devrait être opérationnel d’ici le début des années 2020.[16]
Le cabinet de conseil en énergie K2 Management a démontré que « plus c’est grand, mieux c’est ». Ses calculs suggèrent que l’augmentation de la hauteur d’une turbine de 70 à 170 m permet d’accroitre le rendement énergétique de 35 % en moyenne.[17]
Pas étonnant que l’industrie se tourne vers le ciel…
Mais, ce ne sont pas uniquement les marchés développés qui alimentent l’enthousiasme offshore. Ankit Mathur, de la société de conseil en analyse de données GlobalData, note que plusieurs « pays en herbe » comme Taïwan et la Corée du Sud devraient également faire leur apparition au cours de la prochaine décennie : « Nous assistons au début de l’industrie éolienne offshore qui devient véritablement mondiale et s’étend au-delà des marchés européens », déclare Mathur.[18]
GlobalData suggère que le marché mondial de l’éolien offshore devrait croître à un taux annuel composé de 16,2 % entre 2019 et 2030, pour atteindre une capacité cumulée de 142 GW d’ici 2030. Chiffre à comparer avec les 23,2 GW produits, fin 2018.
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L’ESMAP (programme d’aide à la gestion du secteur énergétique issu de la collaboration entre la Banque mondiale et 21 partenaires internationaux de développement) estime qu’à mesure que les améliorations technologiques et les économies d’échelle encourageront la baisse des prix de la production en mer, l’éolien offshore trouvera encore plus d’attrait sur les marchés émergents[19].
En calculant le « potentiel technique » (vitesse du vent et profondeur de l’eau) d’une série de projets en développement, l’ESMAP reconnait huit pays (Brésil, Inde, Maroc, Philippines, Afrique du Sud, Sri Lanka, Turquie et Vietnam) ayant une production potentielle combinée de près de 3,1 TW (térawatts), comprenant 1 016 GW de capacité fixe contre 2 066 GW de capacité offshore.
La production éolienne offshore dans nombre de ces marchés émergents étant encore à ses débuts, l’ESMAP estime que l’exploitation de cette ressource naturelle peut jouer un rôle capital dans la réalisation des objectifs nationaux, de l’élargissement de l’accès à l’électricité à l’augmentation de la proportion de ressources renouvelables dans le paysage énergétique.
À l’image de la situation mondiale, ce potentiel ne peut guère être exploité sans le soutien des gouvernements ; et les signes en ce sens sont pour l’instant encourageants.
Les politiques favorables à l’industrie
Alors que l’opinion publique prend conscience de la crise climatique, les législateurs du monde entier se tournent de plus en plus vers les solutions vertes.
En avril 2019, Washington est devenu le cinquième État américain (après la Californie, Hawaï, le Nevada et le Nouveau-Mexique) à fixer l’objectif 100 % d’énergie propre d’ici 2045[20]. Washington devrait supprimer totalement le charbon du paysage d’ici 2025 et vise un objectif intermédiaire de 80 % d’énergie renouvelable d’ici 2030. Des lois similaires sont en cours d’élaboration au Minnesota, dans l’Illinois, à New York et dans le Maine.
« Entre la suppression des subventions pour l’éolien terrestre en Chine d’ici 2021 et la suppression progressive du crédit d’impôt à la production aux États-Unis, on devrait connaitre une ruée vers les installations au cours des deux prochaines années sur ces deux principaux marchés terrestres », explique Karin Ohlenforst, directrice de la veille concurrentielle au GWEC[21].
Toutefois, la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis menace d’augmenter les coûts des projets éoliens de près d’un dixième en raison des droits de douane sur l’acier et l’aluminium, qui représentent à eux deux 90 % des matières premières utilisées pour les turbines.[22].
La récente montée en puissance de l’Amérique latine ne peut pas non plus être considérée comme acquise. L’incertitude plane sur les futures ventes aux enchères au Mexique après l’annulation des ventes prévues et les modifications apportées au système de crédits d’énergie propre, ainsi qu’en Argentine, à la suite des troubles économiques et politiques[23].
Heureusement, là où la volonté politique existe, l’énergie éolienne a un potentiel presque illimité.
Lors de la première table ronde sur l’énergie éolienne organisée en Thaïlande en décembre, les experts de l’industrie ont démontré que la nation asiatique pourrait, dans un avenir prévisible, décupler sa capacité éolienne terrestre actuelle de 1,5 GW, pour atteindre 13 à 17 GW[24]. Que faut-il pour faire de cette vision thaïlandaise une réalité ? Des objectifs clairs, des politiques de soutien (tarifs de rachat optimisés par ex.) et des infrastructures de transmission améliorées sont tout à fait réalisables s’ils sont approuvés par le Plan de développement énergétique thaïlandais (PDP).
Si la Thaïlande peut favoriser ce cadre favorable à l’éolien et atteindre ces chiffres de production, le reste du monde suivra de près.
La technologie face aux vents contraires
Jusqu’à présent, la croissance de l’énergie éolienne a été limitée par un problème d’approvisionnement incohérent : que faire en l’absence de vent, quand les résidences et les entreprises ont encore besoin d’électricité ?
En 2019, les innovations se sont poursuivies dans le domaine du stockage de batteries et les services de gestion de réseau, et pourraient bientôt faire des batteries à grande échelle une vision courante dans les projets d’énergies renouvelables à travers le monde.
FRV, par exemple, annonce son premier projet de batterie à grande échelle dans le cadre du plan à long terme de l’entreprise visant à développer des projets de stockage d’énergie à l’échelle mondiale.
Le plan de développement stratégique comprend des investissements dans des projets technologiques de stockage d’énergie, y compris la technologie des batteries à l’échelle commerciale, qui joue un rôle central sur le marché en renforçant l’introduction des énergies renouvelables dans le paysage énergétique mondial.
Ce premier projet sera livré au Royaume-Uni à Holes Bay (Poole), dans le comté de Dorset, en collaboration avec le promoteur britannique Harmony Energy, qui construit, possède et exploite des actifs d’énergie renouvelable dans tout le Royaume-Uni.
Le projet Holes Bay comprendra un réseau de batteries lithium-ion d’une capacité totale de 15 MWh et sera relié au réseau de distribution Southern Electric Power, offrant la possibilité de stocker de l’énergie provenant de sources renouvelables tout en garantissant une flexibilité aux heures de pointe.
Le projet sera le premier du genre au Royaume-Uni et en Europe, utilisant des technologies de contrôle et de stockage de pointe. La construction a commencé en janvier 2020, tandis que la mise en service est prévue pour avril 2020.
« FRV collabore déjà avec les gouvernements, les organismes de réglementation et les partenaires du monde entier pour jeter les bases d’un nouveau modèle énergétique. Le stockage de l’énergie joue un rôle essentiel et central pour réaliser pleinement la puissance des énergies renouvelables, et la FRV reconnaît la valeur de cette technologie comme un élément clé pour parvenir à une société décarbonisée », déclare Felipe Hernández, directeur général de l’ingénierie et la gestion des actifs chez FRV.
Le projet pionnier de FRV au Chili démontre également les progrès réalisés dans ce domaine. Sa centrale éolienne-solaire hybride révolutionnaire de 540 GW/h pourrait devenir la première à utiliser le stockage sur batterie pour fournir une énergie renouvelable 24 h/24 et 7 jours/7. Cela suffit pour alimenter 224 000 foyers et permet de réduire les émissions de CO2 de 221 000 tonnes[25].
« Cette combinaison hybride d’énergie éolienne et solaire nous permet de fournir des énergies renouvelables 24 h/24 et 7 j/7 », déclare Pavon. « Les quatre grands opérateurs historiques perdent des parts de marché chaque année, alors que le marché lui-même est en croissance. Nous prévoyons qu’il continuera d’augmenter jusqu’à 1,5 gigawatt par an au cours des cinq prochaines années. C’est donc un marché très intéressant pour nous. »
Dans les régions traditionnellement arides, où l’énergie solaire peut sembler l’option la plus logique, la contribution potentielle du vent ne peut toujours pas être négligée. En 2019, l’Afrique et le Moyen-Orient ont installé quelque 894 MW d’énergie éolienne, portant la capacité totale de la région à 6 GW[27]. Les projets prévus au cours des cinq prochaines années (menés par l’Afrique du Sud avec 3,3 GW, l’Égypte avec 1,8 GW, le Maroc avec 1,2 GW et l’Arabie saoudite avec 1,2 GW) devraient voir ce nombre augmenter de 10,7 GW. Et de nouveaux marchés continuent de s’ouvrir tels que la Tunisie.
En Arabie saoudite, le projet Dumat Al Jandal évalué à 500 millions de dollars, devrait largement contribuer à cette croissance. Attribué par le Renewable Energy Project Development Office à un LCOE (coût actualisé de l’énergie) de 2,13 $ US le kWh, le projet Dumat Al Jandal devrait créer près de 1 000 emplois et alimenter 70 000 foyers[27].
Ce n’est que le début. Dans le cadre des objectifs de Saudi Vision 2030, plus de 6 GW de projets éoliens devraient voir le jour en Arabie saoudite au cours de la prochaine décennie, ce qui représente près de la moitié des projets éoliens du Moyen-Orient d’ici 2028.[28].
Abdul Latif Jameel continue d’être un précurseur mondial sur le marché de l’éolien. En 2019, Abdul Latif Jameel General Trading Japan s’est lancé sur le marché japonais de l’énergie avec deux micro-éoliennes au cap Erimo (la ville des vents japonaise) dans le sud-est d’Hokkaido.
D’une capacité de 20 KW chacune, ces nouvelles installations porteront à vingt le nombre total de micro-éoliennes installées dans le cadre de ce projet : six unités à Hokkaido, 12 à Aomori et deux à Akita. Leur capacité combinée fournira un total de 400 KW au réseau national : suffisant pour fournir de l’énergie à approximativement 400 foyers typiques, et permettant une réduction annuelle de 1 000 tonnes de CO2, par le biais d’accords d’une durée de vingt ans avec des compagnies électriques régionales : Hokkaido Electric Power Company et Tohoku Electric Power Co., Inc. respectivement. Le cap Erimo a été choisi pour ces éoliennes, car le vent y souffle à plus de 10 mètres/minute plus de 260 jours par an, ce qui en fait l’un des sites à plus fort potentiel éolien au Japon.
« À l’avenir, nous allons construire une cinquantaine de petites éoliennes similaires, puis quelques unités de bien plus grande capacité à partir de 2019. Cela se fera en partenariat avec l’entreprise spécialisée en énergies renouvelables FRV d’Abdul Latif Jameel Energy, et contribuera positivement au développement du secteur des énergies propres à travers le Japon », a précisé Shigeki Enami, président et directeur général d’Abdul Latif Jameel General Trading.
Ce n’est que le dernier chapitre de son incroyable stratégie mondiale en matière d’énergies renouvelables.
Le vent souffle dans la bonne direction
Si l’évolution spectaculaire du marché de l’éolien en 2019 est un indicateur, les 12 prochains mois devraient voir l’industrie atteindre des sommets encore plus élevés.
Capitalisant sur la popularité de l’énergie éolienne dans le monde, des centaines d’intervenants et de sponsors se réuniront lors du Wind Show MENA 2020, organisé en avril prochain en Égypte, pour présenter leurs arguments toujours plus convaincants en faveur de l’éolien.
Au cours des cinq prochaines années, les experts de l’industrie du GWEC prévoient une nouvelle croissance mondiale de l’énergie éolienne grâce aux contrats d’achat d’électricité bilatéraux (PPA : contrats définissant les revenus et la qualité du crédit des projets de production ; principaux catalyseurs du financement). Ce n’est qu’un des mécanismes qui, selon eux, rendront l’énergie éolienne plus compétitive en termes de coûts et renforceront la confiance dans l’élaboration de projets à grande échelle[29].
Ce n’est donc pas seulement de l’air chaud. L’éolien est universellement reconnu comme une solution centrale à la crise énergétique et environnementale. En libérant son potentiel par une réflexion commune comme celle observée en 2019, l’énergie éolienne est en train de prendre rapidement un sens non seulement écologique, mais aussi économique.
L’élan se renforce derrière l’éolien, comme l’ont montré les progrès qui ont changé la donne au cours des 12 derniers mois. L’année 2020 devrait maintenant confirmer que là où il y a du vent, il y a une opportunité.
[1] https://gwec.net/press-release-q3-market-intelligence-update-2019/
[1]https://www.mckinsey.com/~/media/McKinsey/Industries/Oil%20and%20Gas/Our%20Insights/Global%20Energy%20Perspective%202019/McKinsey-Energy-Insights-Global-Energy-Perspective-2019_Reference-Case-Summary.ashx
[2] https://www.irena.org/publications/2019/Apr/Global-energy-transformation-A-roadmap-to-2050-2019Edition
[3] https://gwec.net/press-release-q3-market-intelligence-update-2019/
[4] https://www.ewea.org/fileadmin/files/library/publications/reports/EWEA-Wind-energy-scenarios-2030.pdf
[5] https://windeurope.org/wp-content/uploads/files/about-wind/reports/Wind-energy-in-Europe-Scenarios-for-2030.pdf
[6] https://gwec.net/americas-wind-installations-rise-12-in-2019-to-13-4gw/
[7] https://gwec.net/wind-industry-to-invest-1-8bn-in-colombia-in-next-three-years-following-successful-tender/
[8] https://gwec.net/americas-wind-installations-rise-12-in-2019-to-13-4gw/
[9] https://gwec.net/industry-and-government-remain-confident-in-a-bright-future-for-wind-energy-in-argentina/
[10] https://www.renewableenergyworld.com/2020/01/07/dominions-planned-us-offshore-wind-project-could-be-worlds-largest-at-2-64-gw/
[11] https://gwec.net/press-release-q3-market-intelligence-update-2019/
[12] https://windeurope.org/newsroom/press-releases/europe-installs-a-record-3-6-gw-of-offshore-wind-in-2019/
[13] https://www.irena.org/-/media/Files/IRENA/Agency/Publication/2019/May/IRENA_Renewable-Power-Generations-Costs-in-2018.pdf
[14] https://www.nanalyze.com/2019/05/wind-energy-stock-wind-power/
[15] https://www.offshorewindindustry.com/news/dong-energy-rounds-1000-wind-turbines-sea
[16] https://www.theguardian.com/environment/2019/oct/01/worlds-largest-wind-turbines-to-be-built-off-yorkshire-coast
[17] https://buildingspecifier.com/wind-turbines-set-to-reach-mega-heights-with-new-techniques/#
[18] https://www.globaldata.com/uk-owns-seven-of-top-ten-mega-capacity-offshore-wind-projects-globally/
[19] http://documents.worldbank.org/curated/en/716891572457609829/pdf/Going-Global-Expanding-Offshore-Wind-To-Emerging-Markets.pdf
[20] https://www.renewableenergyworld.com/2019/05/08/washington-becomes-fifth-state-in-the-us-to-aim-for-100-percent-clean-energy/
[21] https://gwec.net/press-release-q3-market-intelligence-update-2019/
[22] https://gwec.net/americas-wind-installations-rise-12-in-2019-to-13-4gw/
[23] https://gwec.net/americas-wind-installations-rise-12-in-2019-to-13-4gw/
[24] https://gwec.net/wind-industry-calls-for-additional-7-gw-of-wind-energy-to-be-installed-in-thailand-by-2037/
[25] https://www.alj.com/en/news/abdul-latif-jameel-energy-power-nearly-quarter-million-homes-chile-solar-wind-energy/
[26] https://mailchi.mp/gwec.net/americas-install-119gw-wind-capacity-in-2018-increase-by-2377971?e=8e8a5c5ea4
[27] https://www.arabianbusiness.com/energy/411144-saudi-arabia-awards-contract-for-first-wind-power-project
[28] https://www.arabianbusiness.com/energy/411144-saudi-arabia-awards-contract-for-first-wind-power-project
[29] https://gwec.net/press-release-q3-market-intelligence-update-2019/