Une forte croissance de la population jeune et en âge de travailler dans de nombreux pays au cours des prochaines décennies offrira un potentiel économique considérable, mais un investissement stratégique sera nécessaire pour en tirer tous les avantages.

Dans le monde entier, la population vieillit. L’âge médian mondial devrait être de 36 ans en 2050, contre 31 ans en 2020[1]. Entre 2020 et 2050, la part de la population mondiale âgée de 60 ans et plus aura doublé, passant de 1 milliard en 2020 à 2,1 milliards en 2050, tandis que le nombre de personnes âgées de 80 ans et plus devrait tripler sur la même période[2].

Une espérance de vie plus longue et la baisse des taux de natalité sont deux des principaux facteurs qui contribuent à cette tendance. Mais en fonction des données démographiques existantes dans les pays concernés, les effets de ces tendances seront très différents.En particulier, le nombre de jeunes au sein de la société.

La transition démographique

Dans de nombreux pays riches, l’impact sur les systèmes de santé de l’augmentation du nombre de personnes âgées à prendre en charge suscite de plus en plus d’inquiétudes. Mais dans d’autres régions, une croissance significative du nombre de jeunes et de personnes en âge de travailler, par rapport à celui des personnes dépendantes, entraînera des défis et des perspectives très différents.

Ces différences peuvent s’expliquer si l’on tient compte du stade dans lequel se trouve un pays dans ce que l’on appelle sa « transition démographique ». Historiquement, la plupart des pays ont connu à la fois des taux de natalité et des taux de mortalité élevés. Mais au fur et à mesure que les sociétés s’enrichissent et disposent d’une meilleure alimentation et de meilleurs soins de santé, les taux de mortalité ont tendance à diminuer. Si le taux de natalité reste élevé, cela entraîne une augmentation rapide de la population étant donné qu’il y a davantage de naissances que de décès.

Avec le temps, à mesure que les sociétés se modernisent et s’enrichissent, les personnes ont tendance à avoir moins d’enfants et les taux de natalité diminuent également. Lorsque le taux de natalité tombe au même niveau que le taux de mortalité, la population d’un pays cesse de croître rapidement et peut même commencer à diminuer.

Ce processus s’est déjà produit dans des pays aussi différents que l’Allemagne, le Chili, l’île Maurice et la Chine[3]. Certains d’entre eux sont aujourd’hui confrontés aux défis que posent la baisse de la population et l’augmentation de la proportion de personnes âgées. Des recherches menées en 2020 prévoient que 23 pays devraient connaître d’importantes diminutions de leur population d’ici à la fin du siècle si les tendances actuelles se poursuivaient. La population japonaise devrait passer de plus de 128 millions d’habitants en 2017 à moins de 53 millions d’ici 2100, tandis que sur la même période, la population en Italie devrait passer de 61 millions d’habitants à 28 millions[4]. Dans ces pays, la question de la prise en charge des générations plus âgées, qui augmentent par rapport à la population en âge de travailler, se pose comme un défi.

Taux de dépendance

Inversement, les pays à un stade plus précoce de leur transition démographique ont la possibilité de bénéficier d’un « dividende démographique », c’est-à-dire une période au cours de laquelle les populations jeunes et en âge de travailler augmentent de manière proportionnelle au nombre de personnes âgées dépendantes devant être prises en charge.

Un rapport de l’UNICEF datant de 2019 prévoit qu’au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA), « une proportion sans précédent de la population [de la région] atteindra son âge le plus productif » dans les décennies à venir[5]. La période la plus favorable est celle qui s’étend jusqu’en 2040, lorsque le taux de dépendance sera d’environ 50 personnes à charge (enfants de moins de 15 ans et personnes de 65 ans et plus) pour 100 adultes en âge de travailler (entre 15 et 64 ans).

D’ici à 2050, on devrait observer une forte augmentation du nombre total d’enfants et de jeunes dans une grande partie de la région MENA – une évolution démographique qui devrait avoir un impact économique majeur. Selon l’UNICEF, en 2030, la région comptera 2,4 millions de jeunes (âgés de 15 à 24 ans) de plus, et cinq pays de la région MENA connaîtront une augmentation de 40 % ou plus. Au Koweït et en Irak, le nombre de jeunes devrait presque doubler au cours de cette période, soit 200 000 jeunes supplémentaires dans le premier état et plus de 3,2 millions dans le second. En Égypte, la population jeune devrait augmenter d’un tiers (33 %), soit 5,5 millions d’habitants. Les augmentations annuelles les plus élevées pour l’ensemble de la région sont attendues en 2027 et 2028, avec 2,4 millions de jeunes supplémentaires chaque année.[6]

Risques et perspectives

Ces pays, ainsi que d’autres pays connaissant des tendances démographiques similaires, peuvent tirer parti de ce « dividende démographique » pour stimuler la croissance économique. Une population jeune et nombreuse arrivant sur le marché du travail peut potentiellement dynamiser l’économie en lui apportant une nouvelle énergie, de l’innovation et de la créativité. De nombreux fondateurs de start-ups africaines sont âgés de moins de 35 ans, par exemple[7].

Cependant, Geert Cappelaere, directeur régional d’UNICEF pour la région MENA, met en garde sur « le fait qu’un dividende démographique ne se crée pas automatiquement, il faut le cultiver ». Des jeunes femmes et hommes en bonne santé, correctement alimentés et instruits, bénéficiant de politiques inclusives dans un climat de paix et de stabilité, peuvent apporter à la région des niveaux de croissance et de progrès social sans précédent, a-t-il expliqué. « Mais si nous n’investissons pas suffisamment dans les enfants et les jeunes, un grand nombre d’entre eux continueront d’être exclus. Les conflits et l’instabilité prévaudront, et les changements démographiques dans la région deviendront un fardeau plutôt qu’une opportunité », a-t-il déclaré.

Investir dans la jeunesse

Que peuvent donc faire les pays dont la population de jeunes est en plein essor pour s’assurer de tirer le meilleur parti de ces perspectives ? Cette question est particulièrement pertinente en Afrique, où 70 % des habitants ont moins de 30 ans et plus de 400 millions de jeunes devraient entrer en âge de travailler d’ici 2035. Selon les prévisions des Nations Unies, plus d’un tiers des jeunes du monde vivront en Afrique d’ici à 2050[8].

Mais la population jeune du continent, qui augmente rapidement, est confrontée à de sérieuses difficultés pour trouver du travail. Alors qu’un million d’africains arrivent sur le marché du travail chaque mois, moins d’un sur quatre décroche un emploi formel[9]. Selon l’Organisation internationale du travail (OIT), plus d’un quart des jeunes d’Afrique sub-saharienne ne sont ni en emploi, ni en études, ni en formation (Not in Education, Employment or Training, NEET)[10]. Selon l’Alliance des villes, le partenariat mondial, le pourcentage d’emplois informels par rapport à l’emploi total est de 89 % dans la même région, ce qui signifie que « de nombreux jeunes n’ont pas accès aux filets de sécurité sociale ou à toute forme de droits des travailleurs ».

Lors d’un sommet en Tanzanie en 2023, réunissant des chefs d’État, des chefs de gouvernement et des ministres de 43 pays africains, Mamta Murthi, vice-présidente de la Banque mondiale pour le Développement humain, a déclaré dans un entretien que l’engagement politique comptait plus que les ressources pour relever ce défi. « Il faut investir davantage dans les jeunes », a-t-elle affirmé. « Ils doivent recevoir une bonne éducation et des investissements créateurs d’emplois sont nécessaires pour que ces jeunes qualifiés puissent être employés. »[11]

Les délégués présents au sommet ont reconnu que le développement du capital humain en Afrique nécessite une planification et un financement coordonnés, ainsi que des efforts soutenus pour renforcer la quantité, l’efficacité et l’impact des investissements dans les ressources humaines. Ils ont pris un certain nombre d’engagements énoncés dans leur déclaration, notamment la réduction de la pauvreté éducative d’au moins un quart d’ici 2030 et l’amélioration des taux d’alphabétisation pour atteindre 75 % d’ici 2030. Pour améliorer la santé, ils se sont engagés à réduire la proportion des personnes souffrant de carences, de retard de croissance et d’insuffisance pondérale, et à atteindre une couverture vaccinale de 90 % d’ici 2030[12].

Le sommet a également convenu d’une série de mesures pour promouvoir la création d’emplois et les opportunités économiques. Il s’agit notamment d’attirer des investissements nationaux et étrangers, de promouvoir l’entrepreneuriat et de soutenir la croissance des petites et moyennes entreprises. De plus, les pays privilégieront les secteurs à fort potentiel tels que l’agriculture, les énergies renouvelables et les technologies numériques, et se sont engagés à former 19 millions de personnes supplémentaires afin qu’elles acquièrent des compétences numériques utiles à l’emploi d’ici 2030.

Gros plan sur l’Inde

L’Inde constate actuellement que les défis liés à la valorisation du capital humain d’un nombre croissant de jeunes sont très complexes. L’année dernière, le pays a dépassé la Chine en tant que nation la plus peuplée du monde[13]. Environ deux tiers de sa population est âgée de moins de 35 ans, et sa main-d’œuvre s’accroît de plusieurs millions de personnes chaque année[14]. L’Inde connaît une expansion économique rapide et a récemment été confirmée comme l’économie majeure connaissant la croissance la plus rapide au monde, à un taux de 8,4 %[15]. Malgré ces perspectives positives, le chômage reste un problème pour le pays, et touche en particulier les jeunes. L’année dernière, un rapport de l’Université Azim Premji de Bangalore a révélé que le taux de chômage chez les personnes diplômées de moins de 25 ans atteignait 42 % en juin 2022[16]. Les auteurs mettent en garde sur le fait qu’à long terme, la croissance du PIB et celle de l’emploi « ne sont pas corrélées », ce qui suggère que « les politiques orientées vers une croissance plus rapide du PIB n’accéléreront pas nécessairement la création d’emplois ».

Le manque de compétences chez les jeunes est un sujet de préoccupation important. Une enquête réalisée l’année dernière a révélé que trois quarts des fabricants indiens, dans des secteurs tels que l’automobile, l’ingénierie et l’électronique, connaissaient une pénurie de main-d’œuvre qualifiée qui entravait leur rentabilité. Plus d’un tiers d’entre eux (35 %) ont déclaré que l’impact était grave[17]. Ces observations sont étayées par une analyse de S&P Global, qui a révélé que les faibles niveaux de compétences dans l’industrie manufacturière indienne signifiaient qu’en 2021, chaque employé ne contribuait en moyenne qu’à hauteur de 8 076 USD, soit bien moins que dans d’autres pays tels que la Thaïlande (18 308 USD) et la Malaisie (34 402 USD)[18]. Des pénuries de compétences apparaissent également dans d’autres secteurs clés de l’économie. Selon un organisme de l’industrie, en 2023 le secteur des télécommunications du pays souffrait d’une pénurie de 2,41 millions de travailleurs qualifiés – chiffre qui devrait être multiplié par quatre d’ici 2030[19]. Toujours en 2023, le président du grand conglomérat indien RPG Group a publié un message sur les réseaux sociaux à propos des pénuries de compétences[20] : « Nous recherchons des ouvriers du bâtiment, nous n’en trouvons pas assez ! Nous recherchons des chauffeurs de camions, il y a une énorme pénurie ! Nous recherchons des travailleurs dans les plantations, ils ne sont pas disponibles ! Je ne vois pas de solution. »

Pour répondre à de telles préoccupations, le gouvernement indien a lancé une série d’initiatives visant à renforcer les compétences de sa population, en particulier des jeunes. La politique d’éducation nationale du pays[21], annoncée en 2020, définit un cadre de travail global pour transformer le système éducatif. Elle met l’accent sur les bases du calcul et de la lecture, avec comme objectif l’apprentissage universel de ces bases dans les écoles primaires d’ici 2025, et l’alphabétisation de 100 % des jeunes et des adultes d’ici 2035. Un autre objectif important vise à améliorer la participation à l’enseignement supérieur, en augmentant le taux brut de scolarisation à 50 % d’ici 2035 (presque le double par rapport à 2018) et en hissant les universités indiennes parmi les 100 meilleures au monde[22].

Par ailleurs, le ministère indien du Développement des compétences et de l’entrepreneuriat a été créé en 2014 et supervise un éventail de possibilités de financements et de formations pour les entreprises et les particuliers. Son programme phare, le Pradhan Mantri Kaushal Vikas Yojana (PMKVY), a été créé en 2015 pour développer chez les jeunes de tout le pays des compétences pertinentes pour l’industrie et les aider à trouver un emploi[23]. Fin 2023, il avait permis de former ou d’orienter environ 14 millions de candidats. Cependant, beaucoup d’entre eux n’ont toujours pas trouvé de travail. Une analyse réalisée l’année dernière a révélé que moins d’un quart des candidats certifiés dans le cadre des programmes PMKVY ont trouvé un emploi[24].

Disparités entre les sexes

Ces statistiques indiquent qu’il n’y a pas de solution facile pour tirer parti du dividende démographique et que le succès dépendra probablement d’une interaction complexe entre des facteurs liés entre eux.

Dans de nombreux pays, les économistes estiment que la question des sexes est cruciale. En Inde et dans de nombreux autres pays disposant d’un dividende démographique potentiel, on observe une faible proportion de femmes parmi la population active. Le taux d’emploi des femmes indiennes en âge de travailler est tombé à 24 % l’année dernière, contre 29 % en 2010. La baisse a été encore plus marquée chez les moins de 25 ans, qui sont passés de 20 % à 12 %.

De même, en Afrique, plus d’un quart des jeunes (72 millions) sont en situation de NEET (ni en emploi, ni en études, ni en formation) – et deux tiers d’entre eux sont des femmes[25]. En 2022, le taux NEET parmi les jeunes femmes en Afrique sub-saharienne était de 33 %. L’OIT a constaté que dans sept pays de cette région qu’elle a analysés, les femmes âgées de 15 à 29 ans présentaient des taux NEET plus élevés et des taux d’emploi plus faibles que les jeunes hommes.

Ces tendances sont influencées par les attitudes et les pratiques sociales. En Afrique sub-saharienne, les jeunes femmes assument généralement plus de tâches ménagères telles que la cuisine et la garde des enfants, ce qui les rend moins disponibles pour participer à l’éducation et au marché du travail. En Inde, les normes sociales sont également considérées comme un facteur, où il existe en outre un manque d’emplois accessibles aux femmes, ainsi que des problèmes de sécurité dus à une population de plus en plus urbanisée[26]. De nombreux experts estiment qu’il sera essentiel de surmonter ces problèmes pour que les pays puissent atteindre leur potentiel économique. Comme l’a expliqué au Financial Times Radhicka Kapoor, professeure invitée auprès du groupe de réflexion du Conseil indien pour la recherche sur les relations économiques internationales, « il est impossible d’atteindre votre dividende démographique si la moitié de la population ne fait même pas partie de la population active ».[27]

Le succès saoudien

L’Arabie saoudite est un pays qui a connu une amélioration notable dans ce domaine. Avec son âge médian de 22 ans, le pays est bien placé pour bénéficier du dividende démographique dans les décennies à venir[28]. Une analyse de S&P Global réalisée l’année dernière a révélé que la participation des femmes à la main-d’œuvre du pays atteignait 36 % en 2022, soit près du double de son niveau en 2016 (19 %). Selon Arab News, le changement serait dû à des facteurs tels que « l’amélioration de l’accès à l’éducation, la baisse des taux de fécondité et un environnement culturel plus inclusif »[29]. En 2020, près d’un tiers (32 %) des femmes âgées de 25 ans et plus dans le pays détenaient au moins une licence, soit une progression significative par rapport à 2017, lorsque la proportion était d’environ un quart (26 %).

La hausse de la participation de la main-d’œuvre devrait injecter 39 milliards USD (3,5 %) à l’économie saoudienne d’ici 2032 et souligne l’importance de l’action gouvernementale dans la réalisation du dividende démographique. Ce changement fait suite au programme gouvernemental Vision 2030, qui, entre autres objectifs, cherche à stimuler « l’autonomisation des femmes et l’engagement des jeunes[30] ». Cette année, un rapport de la Banque mondiale[31] affirme que le « fort engagement du gouvernement saoudien et sa communication soutenue autour de l’autonomisation des femmes » sont un facteur important qui soutient l’augmentation de la participation.

Il souligne également l’importance des « réformes juridiques majeures et des nouveaux programmes pour promouvoir l’emploi des femmes », ainsi que des changements économiques structurels et l’impact de la pandémie de COVID-19.

Créer des partenariats

Bien que l’activité de l’État soit importante, les initiatives pour récolter un dividende démographique devront également mobiliser le pouvoir des investissements privés. Selon l’UNICEF, dans les pays de la région MENA, la création d’emplois nécessaire doit être « axée sur le secteur privé[32] » afin de réduire la dépendance antérieure vis-à-vis du secteur public pour assimiler les nouveaux arrivants sur le marché du travail. Son rapport sur la région appelle les pays à « uniformiser les règles du jeu » afin de soutenir la croissance des petites et moyennes entreprises et de se positionner de manière à tirer parti des changements rapides de la technologie qui constituent la quatrième révolution industrielle.

L’éducation est un domaine clé où les possibilités de partenariats entre les gouvernements et les entreprises sont étudiées.

En Arabie saoudite, un conseiller ministériel a indiqué[33] que le gouvernement s’est récemment concentré sur les possibilités qu’offre la technologie pour transformer et améliorer le secteur de l’éducation. Le gouvernement saoudien estime que l’importante population de jeunes du pays, associée à son orientation prioritaire vers la numérisation et l’éducation, offre un terrain fertile aux investisseurs locaux et étrangers dans des domaines tels que les salles de classe virtuelles, les plateformes d’apprentissage en ligne et le développement de contenu éducatif. Il soutient la croissance du secteur EdTech par le biais d’initiatives telles que la réforme des réglementations, les incitations financières et le travail en collaboration avec les écoles et les établissements d’enseignement supérieur.

Hicham El Habti, président de l’Université polytechnique Mohammed VI au Maroc, estime que les transformations nécessaires au sein du système d’enseignement supérieur africain doivent également impliquer le secteur privé[34]. Les programmes d’éducation « doivent être réinventés pour nourrir l’esprit d’entreprise qui profite à la société », explique-t-il, affirmant que tout système viable « doit exploiter de multiples synergies entre les universités, l’industrie et les entreprises africaines ».

Il y a dix ans, sa propre université a été créée en tenant compte des priorités de son partenaire industriel, l’entreprise minière et manufacturière OCP Group, et finance désormais des études dans un large éventail de domaines scientifiques et technologiques, commerciaux et de gestion, ainsi que dans le domaine des lettres et des sciences humaines. Des collaborations encourageantes sont également observées en Inde, où des entreprises mondiales, dont Microsoft et IBM, soutiennent des programmes visant à développer les compétences numériques des jeunes dans des domaines tels que l’IA et la cybersécurité.[35],[36]

Ces partenariats sont des exemples prometteurs de la façon dont les gouvernements et les entreprises peuvent travailler ensemble pour favoriser l’épanouissement des capacités des jeunes – tâche qui sera cruciale pour les perspectives d’avenir de nombreux pays. Décrivant les jeunes Africains comme « l’atout de loin le plus précieux » de son continent, M. El Habti affirme que « ce n’est qu’en intégrant leur dynamisme que l’Afrique pourra réellement atteindre son potentiel ».

La famille Jameel joue un rôle dans la réalisation du potentiel des jeunes de la région MENA et d’ailleurs, et leur permet de contribuer de manière significative à la croissance de leurs communautés. Depuis 1994, par exemple, nous avons aidé près de 200 jeunes du monde entier à réaliser leur potentiel en étudiant au Massachusetts Institute of Technology (MIT) aux États-Unis, par le biais de Community Jameel et le programme de bourses Jameel-Toyota. De nombreux anciens participants de ce programme ont ensuite réussi dans le monde des affaires et universitaire, où ils contribuent à construire un avenir durable.

En outre, Fotowatio Renewable Ventures (FRV), filiale d’Abdul Latif Jameel Energy, gère son programme de bourses « Talented Young leaders » à l’université Instituto de Empresa (IE) en Espagne. Cette initiative soutient les étudiants des régions proches des développements durables de FRV afin qu’ils puissent étudier à l’IE, en prenant en charge tous les coûts de formation et d’éducation sur une période de quatre ans.

Sur l’image (de gauche à droite) : José Tomás Burguillos, Daniel Sagi Vela, directeur exécutif, FRV, Mara Sánchez, Gonzalo Garland, vice-président exécutif, IE Foundation Javier Huergo, directeur des investissements et trésorier, FRV, Diego Hernández et Milena Avagyan, lors de l’événement de remise de la 11e bourse FRV Young Talented Leaders à l’université IE en avril 2024. Crédit photo © FRV

Community Jameel Saudi , l’une des organisations philanthropiques mondiales de la famille Jameel, dirige également plusieurs programmes destinés aux plus jeunes en Arabie saoudite. Bab Rizq Jameel (BRJ) ou « la belle voie de la prospérité » en arabe, aide les jeunes femmes et les jeunes hommes en Arabie saoudite à trouver du travail. Il trouve des postes aux demandeurs d’emplois et aide à créer des opportunités d’emploi afin de permettre l’indépendance économique. Aujourd’hui, BRJ propose des programmes de formation professionnelle et des programmes de formation à l’emploi orientés vers les jeunes, pour les femmes, les hommes ainsi que les jeunes entrepreneurs et les petites entreprises.

Le MIT Enterprise Forum (MITEF) en Arabie saoudite fait partie d’un réseau mondial de branches dédiées à la promotion de l’entrepreneuriat et de l’innovation dans le monde entier. En tant que partenaire clé, Community Jameel Saudi a pour objectif d’informer, de mettre en relation et de former les entrepreneurs saoudiens, leur permettant de transformer rapidement leurs idées en entreprises capables de remodeler le monde.

Créé en 2015 dans le but de promouvoir et d’enrichir l’écosystème de l’entrepreneuriat, le forum a pour vocation de valoriser et soutenir toutes les start-ups, les entrepreneurs et les entreprises sociales potentiels en Arabie saoudite par le biais du concours de start-ups aujourd’hui connu sous le nom de SmartStart Saudi, dans tous les domaines et toutes les industries. Ce concours remporte un franc succès, avec plus de 9 500 candidatures, ce qui a permis d’attribuer 1,91 million SAR d’investissements sans fonds propres pour l’avancement des projets. Quelque 120 start-ups ont vu le jour, ce qui a permis de créer plus de 200 emplois et, au total, près de 8 000 jeunes entrepreneurs ont bénéficié du programme.

Au niveau régional, l’objectif principal du MITEF Pan Arab est de promouvoir et d’enrichir l’écosystème de l’entrepreneuriat dans le monde arabe, tout en soutenant les start-ups et les entrepreneurs de la région par le biais d’un portefeuille diversifié de programmes et d’initiatives.

Au sein d’Abdul Latif Jameel, nous avons récemment relancé notre programme de formation en gestion d’Abdul Latif Jameel, d’une durée de deux ans, afin de préparer la prochaine génération de leaders mondiaux. Cette initiative combine des éléments tels que le mentorat, le coaching de groupe et les missions individuelles pour aider les jeunes prometteurs des sites d’Abdul Latif Jameel à travers le monde à réaliser leur potentiel. Cet investissement nous donne également accès à un plus grand vivier de candidats à la fois polyvalents et technophiles, des qualités de plus en plus importantes pour notre propre entreprise ainsi que pour l’économie mondiale. Comme l’a souligné Mariana Merino, qui dirige le centre d’expertise des RH d’entreprise d’Abdul Latif Jameel et Kaizen, ce programme contribue à former des « collaborateurs capables de s’adapter à des rôles et à des défis variés ».

Le programme de formation participe également à nos efforts plus larges visant à instiller une culture cohérente et positive dans l’ensemble de l’entreprise. Les principes Jameel, qui reposent sur nos quatre valeurs fondamentales – respect, amélioration, innovation et autonomie – définissent un cadre clair pour guider les actions et les décisions. Ils montrent que pour réussir, il est essentiel de compter sur des personnes qui possèdent non seulement les compétences appropriées, mais aussi l’état d’esprit nécessaire pour les utiliser de manière efficace et responsable.

Hassan Jameel
Hassan Jameel
Presidente adjunto y vicepresidente
Abdul Latif Jameel

Hassan Jameel, président délégué et vice-président, Arabie saoudite, Abdul Latif Jameel a déclaré :

« Dans de nombreuses régions du monde, les jeunes font face à un avenir qui pourrait rimer soit avec croissance et créativité, soit avec pénurie et désaffection.

Les décisions que les acteurs du monde entier prendront dans les années à venir seront cruciales pour déterminer la direction que prendra leur avenir, et pour savoir si les perspectives potentielles d’une population jeune apporteront des avantages tangibles aux sociétés dans lesquelles ils vivent et travaillent. »

 

[1] https://www.imf.org/en/Publications/fandd/issues/2020/03/infographic-global-population-trends-picture

[2] https://www.who.int/news-room/fact-sheets/detail/ageing-and-health

[3] https://ourworldindata.org/demographic-transition

[4] https://www.bbc.co.uk/news/health-53409521

[5] https://www.unicef.org/mena/media/4141/file

[6] https://www.unicef.org/mena/media/4141/file

[7] https://www.antler.co/blog/how-to-build-a-unicorn-in-africa

[8] https://www.nytimes.com/interactive/2023/10/28/world/africa/africa-youth-population.html

[9] https://www.nytimes.com/interactive/2023/10/28/world/africa/africa-youth-population.html

[10] https://ilostat.ilo.org/african-youth-face-pressing-challenges-in-the-transition-from-school-to-work/

[11] https://www.worldbank.org/en/news/feature/2023/08/14/realizing-a-brighter-future-for-a-young-energized-and-connected-africa

[12] https://documents1.worldbank.org/curated/en/099437408012323869/pdf/IDU00fcd4a900d09e0425a0af8c02a2df6c51237.pdf

[13] https://www.bbc.co.uk/news/world-asia-india-65322706

[14] https://www.ilo.org/newdelhi/info/WCMS_175936/lang–en/index.htm

[15] https://www.bbc.co.uk/news/business-68443347

[16] https://www.reuters.com/world/india/rising-womens-participation-indian-workforce-likely-led-by-distress-study-2023-09-20/

[17] https://economictimes.indiatimes.com/jobs/hr-policies-trends/skilled-labour-shortage-posing-challenges-for-manufacturers-survey/articleshow/105721247.cms?from=mdr

[18] https://www.spglobal.com/en/research-insights/featured/special-editorial/look-forward/india-s-demographic-dividend-the-key-to-unlocking-its-global-ambitions

[19] https://telecom.economictimes.indiatimes.com/news/industry/shortage-of-2-41-mn-skilled-workers-in-indian-telecom-sector-gap-to-grow-3-8x-by-2030/104758307

[20] https://www.livemint.com/news/india/indias-unemployment-crisis-harsh-goenka-highlights-shortage-of-skilled-workers-11692763064046.html

[21] https://www.uil.unesco.org/en/articles/india-national-education-policy

[22] https://www.ey.com/en_in/education/how-can-indian-higher-education-prepare-to-leapfrog-in-the-next-two-years

[23] https://www.pmkvyofficial.org

[24] https://www.business-standard.com/article/current-affairs/placement-rate-of-22-for-those-trained-under-pmkvy-shows-data-123031401234_1.html

[25] https://ilostat.ilo.org/african-youth-face-pressing-challenges-in-the-transition-from-school-to-work/

[26] https://www.npr.org/sections/goatsandsoda/2023/01/04/1146953384/why-women-in-india-are-dropping-out-the-workforce-even-as-the-economy-grows

[27] https://ig.ft.com/india-population/

[28] https://www.ftidelta.com/insights/perspectives/a-kingdom-in-transition-demographic-shifts-in-saudi-arabia

[29] https://www.arabnews.com/node/2377971/business-economy

[30] https://www.vision2030.gov.sa/en/progress/dynamic-society

[31] https://openknowledge.worldbank.org/entities/publication/2c0e4380-b9c4-427e-ba67-5a234ea377e3

[32] https://www.unicef.org/mena/media/4141/file

[33] https://www.arabnews.com/node/2436856

[34] https://www.weforum.org/agenda/2022/09/why-africa-youth-key-development-potential/

[35] https://news.microsoft.com/en-in/microsoft-joins-forces-with-ministry-of-skill-development-and-entrepreneurship-to-train-youth-in-digital-and-cybersecurity-skills/

[36] https://in.newsroom.ibm.com/2023-09-27-IBM-partners-with-Govt-to-scale-digital-skills-training-in-india