Pour certains, le poisson et les produits de la mer ne sont qu’une option parmi d’autres choix alimentaires. Pour d’autres, ils constituent la principale source de protéines. Et pour des millions de personnes, ils sont tout simplement essentiels à leur survie. Dans les pays en développement, plus de 800 millions de personnes dépendent directement des écosystèmes aquatiques pour se nourrir et subvenir à leurs besoins.[1] D’ici 2030, la population mondiale atteindra 8,5 milliards d’habitants, alors que 600 millions de personnes souffrent déjà de sous-nutrition chronique.[2]

Les océans, qui abritent environ 80 % de la biodiversité mondiale, nourrissent aujourd’hui trois milliards d’êtres humains.[3] Ils pourraient en nourrir six fois plus, sans même prendre en compte les rivières, les lacs et les systèmes aquatiques artificiels.[4] Mais ce potentiel ne pourra être exploité que si nous gérons ces ressources de manière durable et équitable.

Alors, comment maximiser les bénéfices des systèmes alimentaires aquatiques tout en assurant leur pérennité ? Comment améliorer la production et réduire le gaspillage des aliments aquatiques ? Et surtout, comment faire en sorte que ces ressources assurent la sécurité alimentaire, la nutrition et les moyens de subsistance du plus grand nombre ?

Qu’est-ce qu’un système alimentaire aquatique ?

Les aliments aquatiques englobent toutes les plantes et animaux issus des milieux aquatiques, qu’ils soient cultivés ou pêchés. Cela inclut les poissons, les crustacés, les algues et même des substituts synthétiques.

Un système alimentaire aquatique englobe tout ce qui est nécessaire pour produire, gérer et exploiter ces ressources, ainsi que les bénéfices qu’elles génèrent. Comme le définit le World Fish Center :

« Un système alimentaire aquatique est un réseau complexe reliant tous les éléments et activités liés aux aliments issus de l’eau. Il intègre également les dimensions économiques, sociales et environnementales qui les influencent. Ce système couvre l’ensemble du cycle, de la production à la consommation, et a des incidences sur la nutrition, la santé publique, la sécurité alimentaire, la prospérité socio-économique et la durabilité environnementale. »[5]

Bien plus qu’un simple plaisir gustatif

Les aliments aquatiques ne se résument pas à leur attrait culinaire. Ils offrent des avantages uniques qui en font un complément indispensable, voire supérieur, à l’agriculture terrestre à plusieurs égards :

  • Les rendements des ressources aquatiques atteignent des niveaux historiques et pourraient être considérablement augmentés grâce à une gestion durable.
  • Valeur nutritionnelle. Riches en protéines, en oméga-3, en vitamines et en minéraux essentiels, les aliments aquatiques surpassent de nombreux autres aliments en termes de bénéfices pour la santé.[6]
  • Sécurité alimentaire. En 2019, la consommation mondiale d’aliments aquatiques a atteint 158 millions de tonnes, soit plus du double de celle du bœuf et bien plus que le porc et la volaille.[7] Aujourd’hui, 3,3 milliards de personnes dépendent des aliments aquatiques pour au moins 20 % de leur apport en protéines.
  • Dans les pays à revenu faible et intermédiaire, ces aliments représentent souvent la principale, voire l’unique, source de protéines et de nutriments essentiels.[8]

  • Un secteur clé pour les moyens de subsistance. La pêche et l’aquaculture emploient environ 62 millions de personnes dans la production primaire seule,[9] notamment en Asie, et également en Afrique.[10] Les pêcheries artisanales (« small-scale fisheries », SSF) peu mécanisées représentent environ 40 % des captures mondiales et fournissent 90 % des emplois du secteur, garantissant ainsi les moyens de subsistance de près de 500 millions de personnes dans les pays en développement.[11]
  • Un levier de croissance et de développement durable. En 2022, les systèmes alimentaires aquatiques ont généré un montant record de 195 milliards USD. La Chine domine le marché avec 22,4 milliards USD d’exportations, suivie de la Norvège (15,5 milliards USD) et du Vietnam (11,2 milliards USD).[12]
  • Une alternative plus écologique à l’agriculture. L’océan est le plus grand puits de carbone de la planète et les aliments aquatiques libèrent moins de carbone que les cultures terrestres et l’élevage.[13]

Une production alimentaire aquatique à son apogée

La production mondiale d’aliments aquatiques a été multipliée par cinq en soixante ans.

Tandis que la pêche traditionnelle reste constante depuis plusieurs décennies, l’aquaculture a connu une croissance fulgurante de 6,6 % depuis 2020, représentant désormais plus de 57 % des produits aquatiques destinés à la consommation humaine.[14]

Photo aérienne par drone d’une unité d’aquaculture autonome de bar et de daurade, avec des cages circulaires dans la baie d’Anemokambi, près de Galaxidi, en Grèce.

Dans les années 1960, environ deux tiers de la production d’animaux aquatiques étaient consommés par l’homme. Aujourd’hui, ce chiffre atteint 90 %. Entre 1961 et 2021, la consommation mondiale a bondi de 483 %, avec une croissance annuelle moyenne de 3 %, soit presque deux fois plus rapide que celle de la population mondiale.[15]

Cette hausse spectaculaire de la consommation d’animaux aquatiques par habitant est portée par l’évolution des habitudes alimentaires, les progrès technologiques et une prospérité accrue.

Et la production ne montre aucun signe de ralentissement. D’ici 2032, la production mondiale d’animaux aquatiques destinés à la consommation humaine devrait atteindre 205 millions de tonnes, dont 111 millions de tonnes issues de l’aquaculture et 94 millions de tonnes de la pêche de capture. Les produits destinés à la consommation humaine représenteront 90 % de cette production, passant de 20,7 kg en 2022 à 21,3 kg par habitant en 2032.[16]

Avec une gestion efficace et des investissements ciblés dans l’innovation, la production d’aliments aquatiques pourrait être multipliée par six, couvrant plus des deux tiers des besoins futurs en protéines animales.

Quel est le problème ?

Malgré cette expansion spectaculaire, et en grande partie à cause d’elle, les populations aquatiques s’amenuisent. En 1974, 90 % des stocks évalués par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) étaient considérés comme biologiquement durables. En 2021, ce chiffre est tombé à 62,3 %.[17] Les principaux responsables sont la surpêche, la dégradation des écosystèmes et le gaspillage.

Quelle quantité d’aliments aquatiques gaspillons-nous ?

Réduire les pertes et le gaspillage des produits aquatiques est essentiel pour garantir la durabilité des systèmes alimentaires et atteindre l’Objectif 12.3 des Objectifs de développement durable (ODD) 2030, qui vise à réduire de moitié le gaspillage alimentaire mondial par habitant d’ici 2030.[18]

Il est difficile d’évaluer précisément l’ampleur des pertes, mais les chiffres sont édifiants. Selon la FAO, en 2021, près de 23,8 millions de tonnes d’aliments aquatiques comestibles ont été perdues ou gaspillées, soit 14,8 % de la production mondiale totale. Les pertes les plus importantes surviennent lors de la transformation (39 %) et de la production issue des pêcheries sauvages (35 %).[19]

Les pertes et gaspillages alimentaires varient selon les régions. Dans les pays à revenu faible et intermédiaire, les pertes sont principalement liées à un manque d’infrastructures adaptées et à des pratiques post-récolte inefficaces. Dans les pays à revenu élevé, le gaspillage est avant tout lié aux comportements des consommateurs.

Les pertes et le gaspillage se produisent à toutes les étapes de la chaîne de valeur[20], notamment :

  • Rejets en mer : De nombreux poissons et fruits de mer de « faible valeur » sont rejetés par-dessus bord. La plupart ne survivent pas, succombant à des blessures physiques ou devenant des proies faciles.
  • Aquaculture : Les maladies, les fuites d’élevage, les parasites, les malformations, les mauvaises conditions de culture et la pollution réduisent les rendements.
  • Transformation en mer : Les sous-produits – têtes, queues, viscères, sang, écailles et autres matières organiques – sont rejetés dans la mer.
  • Pêcheries artisanales (SSF) : Une étude de 2014 estimait que 20 % à 75 % des prises post-récolte étaient perdues, principalement en raison du manque de stockage frigorifique, d’infrastructures de transport adaptées et de formation aux bonnes pratiques de conservation.
  • Transformation à terre : Dans les pays à faible revenu, les poissons sont souvent achetés entiers et frais, ce qui minimise le gaspillage. À l’inverse, dans les pays à revenu élevé, la demande pour des produits en filets, en conserve ou prêts à consommer entraîne des pertes plus importantes.
  • Vente au détail et restauration : Une mauvaise gestion des stocks, un stockage inadéquat et des manipulations inappropriées entraînent le gaspillage de produits, qui sont jetés parce qu’ils sont contaminés ou qu’ils dépassent les dates de péremption.
  • Consommation domestique : Les consommateurs jettent souvent des parties des produits aquatiques, par préférence gustative, parce qu’ils ne les ont pas consommées à temps ou parce qu’elles n’ont pas été conservées correctement. Ce problème est moins courant dans les pays à revenu faible et intermédiaire, où le poisson est généralement consommé entier et frais.

Comment assurer la durabilité des systèmes alimentaires aquatiques ?

Selon le World Fish Center, « un système alimentaire aquatique est durable lorsqu’il assure la sécurité alimentaire et nutritionnelle pour tous, tout en préservant les bases économiques, sociales et environnementales qui permettront aux générations futures d’en bénéficier. »[21]

Où en sommes-nous ? Les données actuelles (voir le tableau ci-dessous) montrent que seuls 62 % des ressources halieutiques sont exploitées de manière durable, contre 90 % dans les années 1970. Toutefois, parmi les plus grandes sources de poissons, 78,9 % étaient pêchés de façon durable, ce qui démontre que des pratiques de gestion efficaces peuvent inverser la tendance.[22]

Selon la FAO, des progrès notables ont été réalisés dans la transformation et l’utilisation des aliments aquatiques. Cependant, il faut aller plus loin pour réduire le gaspillage et développer une production plus durable. Pour cela, il faut[23] :

  • Encourager l’innovation technologique ;
  • Mettre en place des solutions d’économie circulaire ;
  • Faciliter l’accès des producteurs, en particulier les petits producteurs, aux marchés régionaux et internationaux ;
  • Rendre les produits aquatiques accessibles à tous les consommateurs ;
  • Renforcer la gestion durable des ressources.

L’aquaculture est-elle la solution ?

L’aquaculture consiste à élever des organismes aquatiques durant tout ou partie de leur cycle de vie. Elle se décline sous diverses formes, des petites exploitations familiales aux grandes entreprises multinationales, et repose sur différents systèmes comme les bassins, les étangs ou les cages en milieu ouvert.

En 2022, la production aquacole a atteint 94,4 millions de tonnes, surpassant la pêche de capture et s’imposant comme une source essentielle de nourriture et de revenus pour les communautés côtières et continentales.[24] Contrairement à la pêche traditionnelle, l’aquaculture offre une meilleure gestion des stocks, des rendements élevés grâce à l’élevage ciblé de certaines espèces, ainsi qu’un fort potentiel de réduction des pertes via l’innovation technologique, la formation et les investissements. Cependant, l’aquaculture reste concentrée dans quelques pays. La Chine, l’Inde et l’Indonésie dominent la production, tandis que l’Afrique et l’Asie, pourtant riches en ressources aquatiques, n’ont pas encore pleinement exploité leur potentiel.

De nouvelles avancées scientifiques et stratégies visent à optimiser la production aquacole tout en réduisant les pertes alimentaires :

  • Autres sources de protéines pour l’alimentation des poissons: remplacer les farines de poisson par des protéines végétales, des microalgues ou des farines d’insectes permettrait de réduire la pression sur les stocks halieutiques. Il a été démontré que les aliments à base de microalgues stimulent la croissance et renforcent l’activité antioxydante des poissons d’élevage.[25]
  • Formation et certification : un meilleur encadrement des pratiques permettrait de réduire le stress des animaux lors de la récolte et de diminuer les pertes liées à une mauvaise manipulation.[26]
  • Sélection et amélioration génétique : ces techniques permettent de renforcer la résistance aux maladies, d’accélérer la croissance et d’optimiser d’autres facteurs essentiels au développement de populations aquacoles plus résilientes et plus productives.[27]
  • Surveillance en temps réel : l’utilisation de capteurs permet de détecter rapidement les maladies, d’intervenir à temps pour limiter leur propagation et ainsi minimiser les pertes.[28]

Comment réduire le gaspillage et maximiser les rendements

L’aquaculture jouera un rôle clé, mais elle ne pourra pas répondre seule à la demande croissante. Le secteur de l’aquaculture doit adopter une approche écosystémique globale, conciliant protection de l’environnement, préservation des moyens de subsistance, bien-être animal et sécurité alimentaire. Le Forum économique mondial (WEF) identifie plusieurs leviers pour réduire les pertes et gaspillages alimentaires dans les systèmes alimentaires aquatiques :

Valoriser les sous-produits

Les sous-produits peuvent être réintégrés dans la production de farine et d’huile de poisson pour l’aquaculture et l’agriculture, dans la production de compost, de l’ensilage, des engrais et des biocarburants, ainsi que dans la production de nourriture pour animaux de compagnie.[29] À titre d’exemple, les producteurs de cabillaud islandais ont augmenté leurs rendements de 20 % en vingt ans, en exploitant des parties traditionnellement jetées, telles que les têtes, les arrêtes, la peau et les viscères.[30] Les sous-produits aquatiques trouvent également des débouchés prometteurs dans divers secteurs : pharmaceutique et biomédecine, nutraceutique, cosmétique et matériaux biodégradables.[31]

Préserver la fraîcheur

Un transport maîtrisé et un contrôle rigoureux des températures sont essentiels pour éviter les pertes alimentaires, notamment dans les chaînes d’approvisionnement longues et les régions à faible revenu. Les congélateurs solaires offrent une solution relativement abordable pour maintenir la fraîcheur du poisson de la capture jusqu’au marché. Dans les pays à revenu élevé, les grandes pêcheries peuvent équiper leurs navires de congélateurs ultra-rapides (blast freezers) qui permettent de congeler rapidement les prises, prévenant ainsi le développement de bactéries, l’oxydation et la détérioration enzymatique.

Intégrer les technologies émergentes

L’IA, l’analyse des mégadonnées, la blockchain et l’impression 3D transforment le secteur en renforçant la transparence et la traçabilité, en améliorant la prédiction des tendances du marché, en corrigeant les inefficacités des chaînes d’approvisionnement, en optimisant la production et en permettant des solutions de conditionnement automatisées et personnalisées.

L’IA et l’analyse des mégadonnées, en particulier, permettent d’optimiser l’alimentation des poissons, de gérer les maladies de manière proactive, de réduire la mortalité et d’améliorer les rendements. L’IA permet également d’optimiser les chaînes logistiques d’approvisionnement puisqu’il devient possible d’anticiper la demande, de réduire les transports inutiles et de minimiser les pertes liées aux invendus.

Encourager la consommation de l’ensemble des captures

Encourager la consommation de produits alternatifs et sous-utilisés permet de réduire la pression sur les espèces les plus prisées et de limiter le gaspillage. Inspirer les consommateurs en s’appuyant sur les traditions culinaires d’autres cultures est une approche efficace. Par exemple, la mise en conserve entraîne peu de pertes, contrairement aux filets. L’Espagne, leader européen du secteur, produit plus de 343 000 tonnes de conserves, ce qui représente 1,5 milliard d’euros de chiffre d’affaires.[32] Aux États-Unis, les ventes de poissons en conserve ont progressé, passant de 2,3 milliards USD en 2018 à plus de 2,7 milliards USD en 2023.[33] De même, certaines parties comme les cols de poisson (appelés « Kama » en Asie) gagnent en popularité sur les marchés occidentaux. Intégrer ces morceaux appréciés pour leur valeur nutritionnelle encourage la consommation de l’ensemble du poisson, ce qui permet de réduire le gaspillage.[34]

Renforcer les compétences

L’amélioration des pratiques de manipulation, de transformation, de stockage et de transport permettra de garantir qu’un plus grand volume d’aliments de haute qualité atteigne les consommateurs. La FAO a mis en place un cours en ligne, des guides de bonnes pratiques et des outils d’évaluation pour aider à réduire le gaspillage tout au long de la chaîne d’approvisionnement. La formation encourage une production plus durable, favorise l’investissement dans les technologies et améliore la rentabilité du secteur. Sensibiliser les consommateurs aux bonnes pratiques de manipulation, de stockage et de planification des repas contribuera également à réduire le gaspillage alimentaire.

Favoriser la collaboration

Une action coordonnée à l’échelle mondiale, impliquant divers secteurs, est essentielle pour maximiser l’impact et bénéficier d’économies d’échelle. Champions 12.3 est une coalition intersectorielle qui vise à atteindre l’objectif 12.3 des ODD, en réduisant de moitié le gaspillage alimentaire mondial et en limitant significativement les pertes alimentaires d’ici 2030.

Le réseau Ocean Cluster, dirigé par l’Islande, promeut l’initiative 100 % Fish. Le Namibia Ocean Cluster, nouvel acteur du réseau, fédère les parties prenantes de l’industrie des produits de la mer en Namibie afin de mieux valoriser les pertes post-récolte. Les distributeurs et les startups technologiques exploitent les outils numériques et les données en temps réel des chaînes d’approvisionnement pour rediriger les excédents alimentaires et les produits proches de la date de péremption ou non conformes vers des consommateurs et des associations caritatives, réduisant ainsi le gaspillage.

Le Forum économique mondial (WEF) appelle à une meilleure coopération des acteurs du secteur, en établissant des mesures de suivi précises, des objectifs clairs et des outils de production de rapports tout au long de la chaîne d’approvisionnement, afin de réduire à la fois les coûts opérationnels et le gaspillage.[35] Les fabricants d’équipements de pêche doivent travailler main dans la main avec les pêcheurs pour concevoir de nouvelles technologies permettant de réduire la capture accidentelle d’espèces non désirées et les rejets en mer.

Renforcer les politiques et les réglementations

Aujourd’hui, la plupart des politiques en vigueur reposent sur des directives volontaires plutôt que sur des réglementations contraignantes. Des instruments comme le Codex Alimentarius – Code de bonnes pratiques pour les produits de la pêche, élaboré par la FAO et l’OMS, fournissent des recommandations précieuses, mais leur manque de reconnaissance internationale réduit leur efficacité dans la lutte contre les pertes et gaspillages alimentaires.[36]

La FAO a lancé l’initiative « Blue Transformation », une stratégie visant à réduire de moitié les pertes et gaspillages alimentaires mondiaux d’ici 2030. Son objectif est de développer des systèmes alimentaires aquatiques offrant une alimentation plus nutritive et abordable aux populations vulnérables et d’encourager une croissance équitable, notamment pour les communautés vivant de la pêche et de l’aquaculture.[37] L’initiative promeut :

  • Une intensification et une expansion durables de l’aquaculture: Accroître la production aquacole mondiale de 40 % d’ici 2030 afin de répondre à la demande croissante en aliments aquatiques tout en générant de nouvelles opportunités économiques et d’emploi.
  • Une gestion efficace des pêcheries: Mettre en place des systèmes de gestion efficaces afin de restaurer les ressources halieutiques et les écosystèmes.
  • La modernisation des chaînes alimentaires: Intégrer des pratiques et des technologies innovantes afin de réduire les pertes et le gaspillage, d’améliorer la traçabilité et la transparence, de faciliter le commerce et de renforcer l’accès aux marchés.

Bien que non contraignants, ces programmes et normes volontaires peuvent influencer l’élaboration des politiques. Par exemple, les principes du Code de bonnes pratiques du Codex Alimentarius ont inspiré le Règlement n° 853/2004 de la Commission européenne, qui définit les normes d’hygiène pour les aliments aquatiques dans l’UE. Cela démontre que, même si les recommandations seules ne suffisent pas pour impulser un changement, elles peuvent conduire à des avancées législatives lorsqu’elles sont soutenues par un engagement collectif.

Contrairement à d’autres secteurs agricoles, la réglementation spécifique aux pertes et gaspillages alimentaires dans les systèmes aquatiques reste peu développée. Pour combler cette lacune, les décideurs politiques doivent favoriser la collaboration, améliorer la collecte de données en vue d’adopter des politiques fondées sur des preuves, et éduquer et sensibiliser les consommateurs afin d’encourager une consommation plus responsable.

Les ONG jouent un rôle clé dans la sensibilisation des consommateurs et la promotion d’une utilisation plus complète du poisson, inspirée des pratiques durables adoptées par diverses cultures. Par ailleurs, la montée en puissance de la question des systèmes alimentaires aquatiques dans les forums internationaux, tels que le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires et les négociations climatiques, témoigne de leur importance croissante.

Cap sur l’avenir des aliments aquatiques

Les produits aquatiques représentent l’une des ressources alimentaires les plus prometteuses dont nous disposons. Abondants, nutritifs et accessibles, ils couvrent des besoins essentiels en calories et en protéines, sont bons pour la santé, contribuent à réduire la pauvreté et favorisent une croissance durable. En misant sur une sensibilisation accrue, une action concertée et des avancées technologiques continues, nous pouvons préserver et optimiser cette ressource précieuse pour les générations futures.

 

[1] https://worldfishcenter.org/research/aquatic-food-systems

[2] https://populationmatters.org/news/2024/07/the-road-to-10-billion-world-population-projections-2024/

[3] https://www.un.org/sw/node/51825

[4] https://oceanpanel.org/wp-content/uploads/2022/05/The-Future-of-Food-from-the-Sea.pdf

[5] World Fish Center

[6] Lund, EK., “Health benefits of seafood; Is it just the fatty acids?”, Food Chemistry, vol140, issue 3, 2013, pp413-420.

[7] Investigating Global Aquatic Food Loss and WasteWorld Economic Forum, 2024

[8] Stetkiewicz, Set al., “Seafood in Food Security: A Call for Bridging the Terrestrial-Aquatic Divide,” Frontiers in Sustainable Food Systems, vol5, 2021

[9] ‘2024: The State of World Fisheries and AgricultureBlue Transformation in Action.’ FAO

[10] https://www.fao.org/interactive/state-of-fisheries-aquaculture/en/

[11] https://www3.weforum.org/docs/WEF_Investigating_Global_Aquatic_Food_Loss_and_Waste_2024.pdf

[12] ‘2024: The State of World Fisheries and AgricultureBlue Transformation in Action.’ FAO

[13] https://worldfishcenter.org/research/aquatic-food-systems

[14] ‘2024: The State of World Fisheries and AgricultureBlue Transformation in Action.’ FAO

[15] https://www.fao.org/interactive/state-of-fisheries-aquaculture/en/

[16] https://www.fao.org/interactive/state-of-fisheries-aquaculture/en/

[17] https://www.fao.org/interactive/state-of-fisheries-aquaculture/en/

[18] https://sdgs.un.org/goals/goal12

[19] Investigating Global Aquatic Food Loss and WasteWorld Economic Forum, 2024

[20] “FAO Terminology Portal”, FAO

[21] World Fish Center

[22] https://www.fao.org/interactive/state-of-fisheries-aquaculture/en/

[23] https://openknowledge.fao.org/server/api/core/bitstreams/7493258e-e420-4840-a95d-cfec8833219d/content

[24] https://www.fao.org/interactive/state-of-fisheries-aquaculture/en/

[25] Aragão, Cet al., “Alternative Proteins for Fish Diets: Implications beyond Growth,” Animals, vol12, issue 9, 2022

[26] “Fisheries and Aquaculture Techniques – Certificate,” Bellingham Technical College

[27] Muir, W.M., “The threats and benefits of GM fish”, EMBO Reports, vol 5, 2004, pp654-659

[28] Bohara, K., PJoshi, K.PAcharya and GRamena, “Emerging technologies revolutionising disease diagnosis and monitoring in aquatic animal health”, Reviews in Aquaculture, 2023

[29] “Fish Waste Production in the UK – The Quantities Produced and Opportunities for Better Utilisation”, Seafish, 2000

[30] Zimet, S“Icelanders Turn $12 Cod into $3,500 Worth of Products”, Human Progress, 2018

[31] Marti-Quijal, FJet al., “Fermentation in fish and by-products processing: an overview of current research and future prospects”, Current Opinion in Food Science, vol31, 2020, pp9-16

[32] https://www.fao.org/in-action/globefish/fishery-information/resource-detail/en/c/338172

[33] Miller, J., “Will 2024 be the year of the tinned fish? – Responsible Seafood Advocate”, Global Seafood Alliance, 2 January 2024

[34] Okamoto, K., “For the Most Succulent Fish, Cook the Collar”, Epicurious, 3 February 2021

[35] Investigating Global Aquatic Food Loss and WasteWorld Economic Forum, 2024

[36] https://www.who.int/publications/i/item/9789240013179

[37] https://openknowledge.fao.org/server/api/core/bitstreams/2f12c8a2-fc0a-4569-bb97-6b5dbf5b6fbe/content