« Ne demandez pas ce que votre argent peut faire pour vous, mais ce que votre argent peut faire pour le monde. » Une interprétation naïvement optimiste des motivations des investisseurs privés, ou une reconnaissance réaliste de la façon dont le vent souffle sur les investissements ?

De plus en plus, ces deux motivations – faire de l’argent tout en faisant du bien – sont liées. Cette heureuse convergence explique en partie la montée en puissance au cours de la dernière décennie de l’investissement ESG (environnemental, social et de gouvernance) ; le type d’investissement par lequel les fonds sont dirigés vers des opportunités ayant une dimension environnementale, sociétale ou morale démontrable, certifiée par un tiers indépendant.

De nos jours, le soutien au développement d’une société plus durable va souvent de pair avec la croissance du capital. Il ne s’agit pas de faire preuve de vertu ou de booster sa popularité sur les réseaux sociaux en affichant votre soutien aux droits de l’homme, à l’environnement, à la diversité et à la transparence (autant de critères ESG fréquents), mais les investisseurs privés clairvoyants reconnaissent qu’un monde sûr et stable est naturellement propice à la croissance et à la prévisibilité – deux caractéristiques d’un paysage commercial fertile et sûr. En revanche, un monde déchiré par les tensions sociales et l’instabilité environnementale est le plus souvent synonyme de volatilité, d’incertitude et de déclin à long terme, ce qui ne constitue guère une base solide pour une croissance économique à long terme.

WEF Risks Report 2022 CoverSelon le rapport 2022 du Forum économique mondial (WEF) sur les risques mondiaux, les principaux risques auxquels le monde est confronté en termes de probabilité et d’impact (conditions météorologiques extrêmes, échec des mesures climatiques, perte de biodiversité, catastrophes environnementales d’origine humaine, armes de destruction massive et crises de l’eau) ont un point commun : les chances qu’ils se produisent et leur gravité sont déterminées par la robustesse du monde que nous partageons tous. [1]

Plus la planète sera sûre et plus notre civilisation sera stable, plus les opportunités financières seront nombreuses. Qu’entendons-nous exactement par « ESG » ? Il n’existe pas de définition unique, mais McKinsey fournit un point de départ utile dans un article sur l’investissement ESG :

Le « E » d’environnement reflète le fait que chaque entreprise utilise de l’énergie et des ressources ; chaque entreprise affecte et est affectée par l’environnement. Cela comprend l’énergie qu’une organisation utilise et les déchets qu’elle rejette, les ressources dont elle a besoin et les conséquences qui en résultent pour la planète, y compris les émissions de carbone et le changement climatique.

Le « S » de social reconnaît que chaque entreprise opère au sein d’une société plus large et diversifiée. Cela comprend les relations qu’une entreprise entretient et sa réputation auprès des personnes et des institutions au sein des communautés où elle opère, y compris les relations de travail, la diversité et l’inclusion.

Le « G » de gouvernance relève du fait que chaque organisation, en tant qu’entité juridique, a besoin de gouvernance. Il s’agit du système interne de pratiques, de contrôles et de procédures qu’une entreprise adopte pour se gouverner, prendre des décisions efficaces, respecter la loi et répondre aux besoins des parties prenantes externes.[2]

Le mouvement ESG remonte à 2005, lorsque Kofi Annan, alors secrétaire général des Nations unies, propose aux plus grands investisseurs institutionnels du monde de réfléchir aux principes de l’investissement responsable (PRI), axés sur la résolution des problèmes ESG. Les 521 signataires des PRI gèrent désormais plus de 103 milliards USD (dernières données complètes en mars 2020) conformément aux principes ESG[3].

De par leur nature même, les investissements ESG impliquent de renoncer aux principes du retour sur investissement à court terme. Un investisseur ESG avisé tiendra compte, par exemple, de la manière dont les investissements réalisés aujourd’hui dans une opération d’énergie durable contribuera potentiellement à favoriser une nation riche en possibilités commerciales une génération plus tard. Dans sa forme la plus pure, ou idéale, l’investissement ESG allie principes et profit.

Et jusqu’à présent, cela semble être un discours gagnant.

Qu’est-ce qu’un investissement durable ?

L’investissement durable englobe une série de stratégies qui peuvent être combinées. Parmi les plus courantes, on peut citer :

  • Filtrage négatif/exclusif : éliminer les entreprises des secteurs ou des pays jugés répréhensibles.
  • Filtrage basé sur les normes : éliminer les entreprises qui violent un certain nombre de normes, telles que les dix principes du Pacte mondial des Nations unies.
  • Sélection positive/meilleure de sa catégorie : sélection des entreprises présentant des performances ESG particulièrement élevées.
  • Investissement sur le thème du développement durable : par exemple dans un fonds axé sur l’accès à l’eau potable ou les énergies renouvelables.
  • Intégration ESG : inclure les facteurs ESG dans l’analyse fondamentale.
  • Actionnariat actif : s’engager profondément dans les entreprises du portefeuille.
  • Investissement à impact : recherche d’entreprises ayant un impact positif sur une question ESG tout en obtenant un rendement du marché.

Une étude réalisée en 2019 par la Harvard Business Review a révélé que la durabilité et les questions environnementales, sociales et de gouvernance sont désormais une priorité absolue pour les principales sociétés d’investissement et les fonds de pension publics.[4] En pratique, cela signifie que les plus grands propriétaires d’actifs du monde ont investi plusieurs milliards dans l’économie mondiale et ont des obligations multigénérationnelles qui exigent une vision à long terme des risques systémiques ; ils ne peuvent donc pas se permettre de laisser la planète s’effondrer.

Une force de plusieurs milliards de dollars pour le bien

Si l’argent parle, alors la voix de l’investissement ESG se fait entendre haut et fort.

Un rapport du cabinet mondial de conseil aux entreprises Deloitte portant sur la croissance de l’ESG au cours des dernières années montre que 70 % des fonds d’investissement responsables ont dépassé les alternatives comparables au premier trimestre 2021. Au cours de cette même période, 24 des 26 fonds indiciels durables ont surperformé les fonds indiciels conventionnels connexes. Selon Deloitte, 90 % des études renforcent les avantages à long terme et la relation entre ESG et les performances financières des entreprises.[5]

Cette surperformance ne peut qu’inspirer davantage de confiance dans le concept d’investissement ESG.

Entre 2016 et 2020, les actifs d’investissement durable ont augmenté de plus de 50 % pour atteindre 35 000 milliards USD dans le monde.[6] D’ici 2025, on estime que les portefeuilles et fonds de développement durable pourraient contenir plus de 53 000 milliards USD d’investissements dans le monde.[7]

Une telle croissance n’est peut-être pas surprenante, étant donné que de nouvelles études montrent que la majorité des consommateurs de 17 grands marchés estiment que les services financiers, les entreprises et les investisseurs devraient faire davantage pour aider l’environnement.[8]

Lutter contre « l’écoblanchiment »

Naturellement, une influence et une attention accrues s’accompagnent d’une plus grande responsabilité, si bien que l’obligation de rendre des comptes devient primordiale.

Les déclarations ESG des entreprises, ainsi que les produits financiers comme les obligations vertes ou les fonds négociés en bourse (FNB) écospécialisés, font régulièrement l’objet d’une évaluation qualitative et quantitative des informations ESG qu’ils publient. Cependant, les normes de reporting doivent encore s’améliorer et se standardiser pour contrer certaines des critiques qui commencent à émerger autour du processus ESG, comme l’écoblanchiment, c’est-à-dire lorsqu’une organisation fait de grandes déclarations sur les références ESG de ses produits ou politiques qui ne peuvent être soutenues par des mesures objectives et vérifiables. C’est un problème qui peut laisser les investisseurs privés bien intentionnés dans l’embarras et compromettre la cause plus large.

Le problème de l’écoblanchiment est bien plus qu’hypothétique. Le groupe de réflexion britannique sur la crise climatique InfluenceMap a révélé l’année dernière les résultats de son analyse de 723 fonds basés sur l’ESG (d’une valeur de plus de 330 milliards USD), montrant que la plupart d’entre eux ne s’alignaient pas sur l’objectif à long terme de l’Accord de Paris, à savoir limiter la hausse des températures à moins de deux degrés Celsius.[9]

Dans son rapport de 2020 « ESG Investing: Practices, Progress and Challenges », l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a mis en évidence les principaux domaines à améliorer pour éviter l’écoblanchiment et contribuer à dégager la véritable valeur du financement ESG.[10] Parmi eux :

  • Garantir la cohérence, la comparabilité et la qualité des indicateurs dans les cadres de présentation des rapports sur les questions ESG.
  • Assurer une concurrence équitable entre les grands et les petits émetteurs en ce qui concerne les divulgations et les notations ESG.
  • Promouvoir la transparence et la comparabilité des méthodes de notation et de pondération parmi les fournisseurs et indices de notation ESG établis.
  • Garantir un étiquetage et une divulgation clairs des produits ESG, afin d’informer correctement les investisseurs sur la manière dont l’ESG est utilisé dans la sélection des actifs.

En réponse, les législateurs du monde entier tournent progressivement leur regard vers les marchés ESG afin de s’assurer que les futures décisions en matière d’investissement reposent sur les meilleures informations disponibles. Cependant, les progrès varient d’une région à l’autre.

Les investisseurs privés ont une meilleure connaissance de l’ESG

À l’échelle internationale, un patchwork d’organismes, dont le Groupe de travail sur les informations financières liées au climat et l’Organisation internationale des commissions de valeurs, s’efforcent de créer un régime d’information universel.

Les efforts visant à harmoniser le système international d’investissement ESG bénéficient d’un élan incontestable.

L’année dernière, par exemple, fut créée la Net Zero Banking Alliance, un projet dirigé par les Nations unies qui réunit plus de 50 banques de 24 pays dans la quête d’émissions nettes nulles. Le Network for Greening the Financial System, qui fait jurisprudence et est actif depuis 2017, réunit des banques centrales et des régulateurs ayant des objectifs climatiques communs.

Le nouveau Conseil sur les normes internationales en matière de durabilité de l’International Financial Reporting Standards Foundation (IFRS) est une nouvelle étape dans la bonne direction.

Le conseil a pour objectif de garantir la fiabilité et la comparabilité des rapports ESG des entreprises sur un ensemble clé d’indicateurs cohérents, afin d’aider les investisseurs privés, grands et petits, à trouver leur propre point d’équilibre durable/économique avec plus de clarté.

Des efforts sont également en cours au niveau régional pour améliorer la transparence. Dans son récent rapport sur les investissements durables, le FEM note que les régulateurs britanniques, américains et européens soumettent les déclarations écologiques et les produits financiers durables à une surveillance plus étroite.[11]

Au Royaume-Uni, la tâche d’établir la légitimité des investissements ESG incombe principalement à la Financial Conduct Authority (FCA). La FCA est impliquée dans le processus continu de conception d’un système qui doit être, comme l’indique le Financial Times, « direct et nuancé, rigoureux, mais flexible, approuvé par les experts, mais clair pour les consommateurs ».[12]

En 2021, la FCA a publié un ensemble de principes directeurs relatifs aux fonds labellisés ESG afin d’améliorer la qualité des demandes et de renforcer la confiance des investisseurs sur le marché. Ces principes couvrent tous les aspects, du nom des fonds aux stratégies d’investissement, en passant par la gestion.

Plus récemment, la FCA a proposé un processus d’information à trois niveaux pour les entreprises candidates à l’investissement, comprenant un étiquetage clair des produits, des informations clés faciles à comprendre pour le consommateur et une analyse plus approfondie pour les investisseurs potentiels.[13]

De l’autre côté de l’Atlantique, les enquêteurs de la Securities and Exchange Commission (SEC) américaine exigent des gestionnaires de fonds qu’ils soient plus explicites sur le processus de classification de l’étiquetage ESG, notamment en ce qui concerne les quelques milliards de dollars d’actifs durables négociés à Wall Street.[14]

Signe d’un examen plus approfondi à venir, la SEC a également exigé des gestionnaires de fonds qu’ils fournissent des données supplémentaires sur le respect des critères ESG dans le cadre de leurs déclarations réglementaires et de leur promotion.

La SEC a déjà fait part de ses inquiétudes quant au fait que certains fonds ESG n’étaient pas en mesure de justifier leurs déclarations écologiques et a mis en évidence un fossé entre le marketing et la réalité.[15]

Une partie du problème provient du retard pris par les États-Unis dans la formalisation des critères officiels de qualification ESG.

En Europe, la stratégie de financement de la transition vers une économie durable, qui vient d’être dévoilée, définit des règles d’information plus strictes pour les entités financières et propose d’intégrer les risques liés au climat dans les notations de crédit.[16]

Cette année, l’UE adoptera sa directive historique sur les rapports de durabilité des entreprises (CSRD) en remplacement de la précédente directive sur les rapports non financiers (NFRD). La directive CSRD oblige toutes les grandes entreprises européennes cotées en bourse à adopter des normes obligatoires en matière de rapports sur la durabilité et à fournir une assurance externe de leurs performances ESG.[17]

Pierre angulaire de la lutte économique post-COVID au sein de l’UE, le plan européen sur la finance durable comprend le règlement européen sur la taxonomie et la déclaration des financements durables. Le nouveau règlement vise à clarifier certaines zones d’ombre existantes dans les rapports, tout en encourageant les investissements dans les industries respectueuses de l’environnement.[18]

Fait essentiel : la taxonomie classe, pour la première fois, les secteurs de l’économie qui peuvent prétendre à des investissements durables. Pour obtenir le label vert, il faut figurer sur la liste des activités économiques agréées et satisfaire à une série de critères environnementaux détaillés.

Le système présente trois types d’opportunités d’investissement :

  • Ceux qui contribuent directement aux objectifs « zéro émission », comme les projets d’énergie renouvelable.
  • Les infrastructures connexes nécessaires, comme les installations de stockage.
  • Les activités traditionnelles incapables de devenir 100 % durables, mais produisant des émissions inférieures à la moyenne et contribuant à la transition vers un avenir vert.

Le financement privé est considéré comme essentiel pour atteindre l’objectif européen de zéro émission nette d’ici à 2050. On espère donc que cette refonte contribuera à attirer de nouveaux investisseurs sur le marché.

Les enjeux des investissements ESG pourraient difficilement être plus élevés, le Fonds monétaire international ayant récemment souligné l’importance du financement du secteur privé pour la législation gouvernementale sur le climat dans le monde entier.[19] La lutte contre le changement climatique pourrait coûter jusqu’à 500 milliards USD par an d’ici 2050, une facture que le gouvernement ne peut assumer seul.

Les investisseurs privés figurent parmi ceux qui sont destinés à combler le déficit de financement et à récolter les bénéfices respectifs. Et comme les données étayant l’ESG sont de plus en plus précises, les investisseurs peuvent commencer à explorer pleinement les possibilités offertes par le pouvoir de la finance éthique.

Constituer un portefeuille ESG sain

Si l’ESG est la porte d’un profit basé sur des principes, la recherche est la clé qui la déverrouille. L’ESG en tant que lien majeur d’investissement est encore un concept relativement jeune et se trouve actuellement dans un état de transition.

Pour les investisseurs privés potentiels, cela signifie qu’il est nécessaire de procéder à un contrôle préalable rigoureux de toutes les facettes opérationnelles, juridiques et réglementaires d’une opportunité, d’autant plus que la transition vers une société à faible émission de carbone pourrait elle-même entraîner des perturbations logistiques et économiques.

Une évaluation impartiale de l’exposition d’un investissement au risque climatique, par exemple, peut contribuer à le protéger contre ces perturbations potentielles, tout en mettant en lumière les opportunités qui se profilent à l’horizon.

Dans un monde de plus en plus sujet à des chocs imprévus (Brexit, COVID-19, conflits géopolitiques), il est recommandé de diversifier son portefeuille afin d’éviter une surexposition à un secteur, une région, une entreprise ou un moyen de placement particulier. Pour certains experts, les risques d’un portefeuille ESG pondéré peuvent donc être réduits en répartissant les investissements sur un éventail de secteurs, d’actions et de territoires législatifs.[20]

Dans un rapport sur l’intégration de l’ESG dans les portefeuilles d’investissement, Deloitte suggère une approche en quatre étapes pour interpréter la valeur tout au long du cycle de vie d’un investissement.[21]

  1. Stratégie: définir les objectifs et les méthodes ESG de base, puis établir des indicateurs pour examiner les opportunités à travers le prisme des priorités ESG.
  2. Activités d’investissement: établir des politiques pour évaluer les performances ESG des entreprises cibles et utiliser ces résultats pour éclairer les décisions.
  3. Propriété et rapports : s’assurer que les entreprises bénéficiaires collaborent à la collecte de données et à l’établissement de rapports afin que les performances ESG puissent être mesurées par rapport à des indicateurs établis ; puis obtenir la confirmation des performances ESG par des tiers indépendants.
  4. Sortie : évaluer la réussite ESG de l’objectif en termes de performance et de processus de reporting.

Pour l’investisseur privé, une opportunité prometteuse peut être celle où des structures de surveillance solides sont déjà en place, où l’ESG est pris en compte dans une vaste stratégie d’investissement, et où des données fiables mettent en lumière les risques et les opportunités.

Ce sont souvent les investisseurs privés, indépendants et réactifs qui sont les mieux placés pour tirer parti de ces opportunités changeantes dans le domaine de l’ESG.

Outre la diversification du portefeuille, se tenir au courant des actualités et connaître les marchés s’avère payant : en tant qu’investisseur opérant dans le milieu en constante évolution de l’ESG, cela peut contribuer à anticiper les trajectoires politiques et économiques futures. Une perspective globale est également importante, car l’investissement durable peut être très différent d’une région à l’autre. La recherche doit toujours être spécifique au secteur, car les limites du « risque » peuvent varier considérablement d’un secteur à l’autre ; les risques climatiques de l’agriculture nécessitent une approche différente des risques pour la réputation dans la vente au détail, par exemple.

De nombreux investisseurs ESG se concentrent sur les entreprises flexibles au sein des secteurs les mieux placés pour prendre de la valeur à mesure qu’elles adoptent la durabilité. Les modèles ESG sont encore en train d’émerger, de sorte que les investisseurs privés les plus performants pourraient bien être ceux qui privilégient les rendements à long terme et font preuve de prudence à l’égard des rendements à court terme trop élevés.

Comment s’assurer que votre argent rapporte ? Méfiez-vous des grandes déclarations en matière d’ESG, car les entreprises peuvent ne vouloir partager que de bonnes nouvelles. Creusez un peu plus. Appuyez-vous sur différents systèmes de notation (Moody’s, Sustainalytics, MSCI, S&P Global), et assurez-vous de pouvoir vérifier la source de toute donnée utilisée. Exploitez les possibilités offertes par les résolutions des actionnaires et les votes par procuration pour encourager des conseils d’administration plus diversifiés et une plus grande communication des impacts environnementaux. Enfin, demandez-vous quelles sont les questions qui vous tiennent le plus à cœur.

Exempts de l’indécision des conseils d’administration et des caprices des actionnaires, les investisseurs privés sont idéalement placés pour prendre leurs propres décisions et fixer leurs propres critères de réussite.

Le capital privé est un capital patient : il n’a pas besoin de dégager un rendement trimestriel à court terme, mais peut au contraire suivre l’évolution de notre monde et produire des résultats réguliers à long terme.

Donner l’exemple

L’orientation des capitaux privés vers la lutte contre le changement climatique est l’un des principaux objectifs du Fonds d’actifs stratégiques JIMCO, géré par la Jameel Investment Management Company (JIMCO).

Depuis 2018, le Fonds a injecté du capital dans des fonds soutenant des opportunités durables à travers le monde, y compris des fonds constituant des portefeuilles durables autour de l’efficacité des ressources, de la décarbonisation, des énergies renouvelables, de l’énergie distribuée, de l’électrification, de la mobilité et des infrastructures d’eau.

L’un de ces fonds investit dans l’agriculture durable en Nouvelle-Zélande.

Il déploie des technologies et des modèles d’entreprise innovants pour introduire une approche « régénératrice » de la production alimentaire, en inversant efficacement les dommages causés par l’agriculture aux systèmes d’eau, de sol, de climat et de biodiversité.

Au total, le Fonds d’actifs stratégiques JIMCO a engagé environ 2,5 milliards USD d’investissements dans plus de 65 fonds à travers le monde ; un premier chapitre passionnant de ce qui devrait devenir une mission de plusieurs décennies.

JIMCO a également réalisé d’importants investissements dans des startup de mobilité plus durable.

Prenez l’exemple de Rivian, une société américaine qui conçoit des véhicules électriques et des solutions de services durables. Rivian produit un SUV et un pickup électriques, et prévoit parallèlement un vaste réseau de recharge dans toute l’Amérique du Nord. L’introduction en bourse de la société sur le NASDAQ en novembre dernier a permis de lever près de 12 milliards USD pour une valorisation de 66,5 milliards USD.[22]

Côté ciel, JIMCO a également investi dans la société californienne Joby Aviation, qui développe actuellement un avion électrique à décollage et atterrissage vertical pour les services de taxi aérien.

Son deuxième prototype d’avion est en cours d’essai au siège de production de la société, en prévision d’une éventuelle mise en service en 2024.

« Les chiffres sont difficiles à contredire : le capital-investissement recèle un vaste potentiel pour aider le monde à atteindre ses objectifs ambitieux en matière de climat et contribuer à favoriser une société plus juste et plus sûre pour tous », a déclaré Sidhesh Kaul, président-directeur général de JIMCO et vice-président chargé des investissements d’Abdul Latif Jameel.

Sidhesh Kaul, président-directeur général de JIMCO et vice-président chargé des investissements, Abdul Latif Jameel.

« Des progrès considérables sont réalisés dans l’amélioration des normes d’information sur les opportunités ESG, ce qui signifie que les investisseurs potentiels peuvent accorder plus de confiance que jamais aux déclarations ESG étayées par des données empiriques. »

« Il faut inévitablement faire davantage pour unifier les critères mesurables à l’échelle internationale. Cependant, nous ne sommes qu’aux prémices d’un marché d’investissement de plusieurs milliards de dollars, qui chevauche de manière unique les sphères économique et éthique. »

[1] https://www3.weforum.org/docs/WEF_Global_Risk_Report_2020.pdf

[2] https://www.mckinsey.com/business-functions/strategy-and-corporate-finance/our-insights/five-ways-that-esg-creates-value

[3] https://www.valueresearchonline.com/stories/49015/the-rise-of-esg-investing/

[4] https://hbr.org/2019/05/the-investor-revolution

[5] https://www2.deloitte.com/content/dam/Deloitte/us/Documents/audit/us-audit-incorporating-esg-across-investment-portfolios-may-open-access-to-capital.pdf

[6] https://www.bloomberg.com/news/articles/2021-09-03/fund-managers-feel-heat-in-sec-crackdown-of-overblown-esg-labels

[7] https://www.bloomberg.com/professional/blog/esg-assets-may-hit-53-trillion-by-2025-a-third-of-global-aum/

[8] https://yougov.co.uk/topics/economy/articles-reports/2021/01/28/should-financial-services-companies-fight-climate-

[9] https://influencemap.org/pressrelease/The-truth-about-climate-funds-most-are-misaligned-with-the-Paris-Agreement-ee40c9b124666a5bee363fea134e3c37

[10] https://www.oecd.org/finance/ESG-Investing-Practices-Progress-Challenges.pdf

[11] https://www.weforum.org/agenda/2021/12/esg-sustainable-investment-backlash/

[12] https://www.ftadviser.com/investments/2022/01/27/can-the-fca-tackle-greenwashing/

[13] https://www.fca.org.uk/publication/policy/ps21-24.pdf

[14] https://www.bloomberg.com/news/articles/2021-09-03/fund-managers-feel-heat-in-sec-crackdown-of-overblown-esg-labels

[15] https://www.sec.gov/files/esg-risk-alert.pdf?utm_medium=email&utm_source=govdelivery

[16] https://www.bloomberg.com/news/articles/2021-06-30/eu-targets-greenwashing-by-financial-sector-in-strategy-draft

[17] https://www.ey.com/en_no/assurance/how-the-eu-s-new-sustainability-directive-will-be-a-game-changer

[18] https://www.reuters.com/business/sustainable-business/what-is-eus-sustainable-finance-taxonomy-2022-02-03/#:~:text=The%20EU%20taxonomy%20is%20a,to%20earn%20a%20green%20label.

[19] https://www.imf.org/Publications/fandd/issues/2021/09/valerie-smith-citi-private-sector-climate-change

[20] https://www.ftadviser.com/investments/2021/04/29/understanding-risk-and-reward-in-an-esg-portfolio/

[21] https://www2.deloitte.com/content/dam/Deloitte/us/Documents/audit/us-audit-incorporating-esg-across-investment-portfolios-may-open-access-to-capital.pdf

[22] https://www.cityindex.co.uk/market-analysis/rivian-ipo-everything-you-need-to-know-about-rivian/