Depuis plusieurs décennies déjà, l’hydrogène est considéré comme un catalyseur essentiel de la transition énergétique. Nous avons déjà évoqué son potentiel en tant que source d’énergie renouvelable, sa capacité à générer des solutions de mobilité verte et l’intérêt croissant pour les transports publics alimentés à l’hydrogène. Cependant, on peut avoir le sentiment que malgré son énorme potentiel, il n’a jamais été tout à fait à la hauteur de sa réputation. Du moins, pas encore. Mais après quelques années passées dans l’ombre, l’hydrogène est de nouveau sous le feu des projecteurs. Pourrait-il enfin passer du statut de « stratégie de niche » à celui de « concurrent sérieux » dans la transition verte mondiale ? Si l’on en croit les dernières évolutions en matière de transport, l’élément préféré de l’univers n’a pas fini de faire parler de lui.

La résurgence de l’hydrogène

Le marché des véhicules électriques à pile à combustible (VEPC) alimentée par hydrogène affiche une croissance significative. Selon le rapport Global EV Outlook 2023 de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), [1]le nombre total de VEPC a augmenté de 40 % en 2022 par rapport à l’année précédente, pour atteindre plus de 72 000 véhicules.

La Corée du Sud est en tête du peloton : le pays accueille plus de la moitié des véhicules de transport de personnes à hydrogène du monde et les deux tiers des 15 000 nouvelles voitures à pile à combustible qui ont pris la route en 2022. Les États-Unis suivent au deuxième rang du marché des VEPC, avec plus de 15 000 véhicules, essentiellement des voitures, et un peu plus de 200 bus à piles à combustible. Tandis que le stock de VEPC aux États-Unis a augmenté de plus de 20 % en 2022, le taux de croissance de la Chine a dépassé ce chiffre avec une hausse remarquable de 60 %, ce qui en fait le pays doté du troisième plus grand parc de VEPC.

La Chine accueille plus de 95 % des camions à hydrogène du monde et près de 85 % de la flotte mondiale de bus à piles à combustible. Le pays a intégré ses 200 premières voitures à hydrogène à sa flotte de VEPC en 2022, après s’être surtout concentré sur les bus et les camions pendant plusieurs années. Le gouvernement vise à atteindre un million de véhicules à hydrogène en circulation d’ici 2025[2]. Le Japon ne se classe pas loin derrière, avec un objectif de 800 000 unités d’ici 2030[3]. En parallèle, le marché mondial des véhicules alimentés à l’hydrogène devrait atteindre 62,88 milliards USD d’ici 2032[4].

Ces tendances indiquent une demande croissante de véhicules à hydrogène et une forte impulsion vers l’adoption généralisée dans divers pays. Alors que les gouvernements et les industries continuent à investir dans l’infrastructure et les avancées technologiques de l’hydrogène, le marché des véhicules à hydrogène est prêt à connaître une forte expansion, et offre des opportunités prometteuses pour un avenir du transport durable et zéro émission.

Les dernières évolutions des véhicules à hydrogène

L’hydrogène est une source de carburant viable pour pratiquement tous les véhicules, et plusieurs nouveaux modèles et déploiements ont été annoncés ces dernières années.

Particuliers

Selon un rapport de Juniper Research, les véhicules particuliers représenteront plus de 60 % des véhicules à hydrogène en service dans le monde en 2027[5].

Toyota, partenaire d’Abdul Latif Jameel depuis 1955, est pionnier dans la technologie des véhicules à hydrogène. La société a récemment annoncé la sortie de sa nouvelle voiture à hydrogène, la berline Toyota Crown 2023, qui marque son premier lancement de véhicule à hydrogène depuis dix ans[6]. Cette incorporation complète le véhicule électrique à pile à combustible (VEPC) phare de Toyota, la Mirai.

Des concurrents proches misent sur les SUV, notamment le Hyundai NEXO haute performance et le futur Honda CR-V nouvelle génération[7]. De son côté, Renault développe le Scenic Vision, un prototype de SUV alimenté à l’hydrogène qui se targue d’avoir une empreinte carbone inférieure de 75 % à celle des véhicules électriques à batterie (VEB) conventionnels[8]. Et BMW tâte le terrain avec son modèle pilote iX5, qui comprend des piles à combustible fabriquées par… eh oui, vous l’avez deviné : Toyota[9].

Utilitaires

De nombreux experts soutiennent que les applications à usage intensif et longue distance sont la fonction idéale pour les véhicules à hydrogène en raison de leur autonomie supérieure, de leur ravitaillement rapide et de leur facilité d’entretien. Les véhicules à hydrogène, alimentés par des piles à combustible ou des moteurs à hydrogène, sont particulièrement adaptés aux trajets de plus de 290 km et aux charges utiles dépassant 11 000 kg. D’après des rapports de l’industrie, il n’existe actuellement aucune alternative viable à l’hydrogène pour le transport de marchandises sur plus de 1 000 km par jour sans émissions de carbone[10]. Par exemple, les derniers modèles de camions Hyundai Xcient et la Toyota Mirai peuvent parcourir plus de 800 km avec un seul plein[11].

Hyvia, une co-entreprise entre Renault Group et le fabricant de piles à combustible à hydrogène Plug Power, a commencé à distribuer ses premiers fourgons à hydrogène, qui peuvent atteindre jusqu’à 500 km d’autonomie[12]. Depuis l’année dernière, les camions Xcient de Hyundai ont rapidement gagné des parts de marché en Allemagne, en Suisse, en Nouvelle-Zélande et en Corée du Sud, avec des livraisons prévues aux États-Unis et en Israël prochainement. D’autres acteurs majeurs tels que Toyota et Nikola entrent également sur le marché des États-Unis avec des véhicules utilitaires à hydrogène[13].

Transport public

Les véhicules alimentés à hydrogène dans le transport public gagnent en puissance ; la région Asie-Pacifique, en particulier la Chine, fait figure de chef de file. Selon Information Trends, les ventes mondiales de bus à pile à combustible à hydrogène devraient dépasser 650 000 unités d’ici 2037, soit une augmentation considérable par rapport aux moins de 4 000 unités en circulation en 2022[14].

D’autres pays font également des progrès notables dans l’adoption des bus alimentés à l’hydrogène. En mai 2023, la Corée du Sud a signé un accord avec des géants de l’industrie comme Samsung, Hyundai et d’autres pour mettre en circulation 2 000 autobus suburbains à hydrogène d’ici 2026[15]. Selon PwC, l’Allemagne vise à avoir plus de 900 bus alimentés à l’hydrogène d’ici 2030, soit une forte hausse par rapport aux 145 unités actuelles[16].

L’Union européenne (UE) a imposé que les nouveaux bus urbains soient alimentés à batterie ou à hydrogène à partir de 2030[17]. Cette directive s’inscrit dans l’objectif de l’UE d’atteindre une baisse de 45 % des émissions des véhicules lourds et de réduire drastiquement de 90 % les émissions des nouveaux camions et bus d’ici 2040.

Les véhicules à hydrogène offrent plusieurs avantages pour le transport public. Les moteurs à combustion à hydrogène, en particulier, représentent une solution rentable zéro émission avec un coût initial supérieur d’environ 50 % seulement à celui de leurs homologues diesel, par rapport aux VEB plus coûteux[18]. Ce prix relativement abordable rend les moteurs à hydrogène attrayants pour les opérateurs de flotte qui effectuent la transition vers des véhicules à zéro émission.

En Espagne, FRV, la société phare d’énergie renouvelable d’Abdul Latif Jameel Energy, s’est associée à la Fédération professionnelle des taxis de Madrid pour remplacer au moins 1 000 unités traditionnelles par des véhicules à hydrogène vert d’ici 2026. En collaboration avec Toyota Espagne, le modèle à pile à combustible Toyota Mirai, connu pour son impressionnante autonomie allant jusqu’à 600 km sans aucun impact environnemental, sera utilisé dans le cadre de cette initiative.

La branche Innovation de FRV, FRV-X, travaille également avec Vectalia pour développer le premier système de transport en bus à grande échelle alimenté à l’hydrogène à Alicante, en Espagne.

L’adoption de véhicules à hydrogène ne se limite pas aux autobus. Les taxis à pile à combustible gagnent en popularité en Europe : Paris dispose ainsi déjà d’une flotte de plus de 100 véhicules électriques à pile à combustible (VEPC), avec des plans soutenus par Toyota qui prévoient d’accroître ce nombre à 10 000 d’ici 2024[19]. Toyota collabore aussi avec Uber en Allemagne en fournissant jusqu’à 200 voitures à hydrogène pour un essai sur deux ans[20].

Accélération de l’innovation sur l’hydrogène

L’hydrogène défie également les carburants conventionnels dans le domaine du sport automobile. L’équipe ROOKIE Racing, sponsorisée par Abdul Latif Jameel Motors Arabie saoudite, a disputé la course Super Taikyu (Endurance) sur le circuit Fuji Speedway dans une Corolla CR à hydrogène, et participe actuellement à la « Super Taikyu Series 2023 » avec ses véhicules à moteur alimenté à l’hydrogène utilisant un carburant neutre en carbone.

Le 28 mai, une voiture à hydrogène liquide développée par Toyota a terminé la course des 24 heures NAPAC Fuji SUPER TEC, le deuxième tour de la série ENEOS Super Taikyu 2023. Participer à la compétition avec une voiture alimentée en hydrogène liquide était une première mondiale en soi. Alors qu’elle faisait ses débuts sur l’événement le plus éprouvant de la série, la course de 24 heures, l’équipe de Toyota a achevé 358 tours du circuit Fuji Speedway à Oyama, dans la préfecture de Shizuoka, soit une distance égale à 1 634 km.

Crédit photo : © Noriaki Mitsuhashi/Agence photo N-RAK/Toyota

Quels facteurs motivent l’adoption de véhicules alimentés à l’hydrogène ?

Alors que les VEB volent souvent la vedette, les véhicules à hydrogène offrent de nombreux avantages dans la quête d’un avenir plus propre et durable.

Des préoccupations environnementales croissantes

Les transports sont responsables d’environ 21 % des émissions mondiales[21]. Contrairement aux moteurs à combustion interne traditionnels, les véhicules à hydrogène n’émettent que de la vapeur d’eau, ce qui fait d’eux une alternative propre et respectueuse de l’environnement. De plus, les VEPC peuvent atteindre une autonomie d’environ 100 km par kg, surpassant les véhicules conventionnels qui roulent généralement 40 km avec 3,8 litres d’essence[22].

Le potentiel vert

Alors que les VEB dépendent théoriquement du mix énergétique de leur point de recharge, l’hydrogène peut être produit à partir de diverses sources, y compris des énergies renouvelables telles que l’énergie éolienne et solaire. De plus, l’électrolyse peut générer de l’hydrogène en utilisant l’électricité excédentaire pendant les heures creuses, ce qui offre de la flexibilité et contribue au stockage et à l’utilisation de l’énergie renouvelable en surplus.

Une autonomie supérieure et des délais de ravitaillement courts

Les véhicules à hydrogène offrent une autonomie de conduite étendue par rapport aux VEB. Ils peuvent parcourir des centaines de kilomètres avec un seul plein d’hydrogène, et le ravitaillement a une durée similaire à celui d’un véhicule essence ou diesel traditionnel, généralement entre 3 et 5 minutes. Cela réduit l’un des obstacles les plus persistants à l’adoption des véhicules électriques pour les consommateurs, l’« anxiété liée à l’autonomie », qui a trait à l’autonomie limitée et à la disponibilité restreinte des infrastructures de recharge rapide.

Une évolutivité facile

Les véhicules à hydrogène sont relativement faciles à déployer pour les utilisations commerciales et le transport public, sans investissements excessifs. De façon similaire, les stations de ravitaillement en hydrogène peuvent être rapidement installées, tout comme les stations-service traditionnelles, et peuvent servir simultanément de nombreux véhicules.

Une importance stratégique

La volatilité des prix du gaz naturel et la nécessité de diversifier les sources d’énergie, en particulier dans les régions dépendant des ressources traditionnelles (provenant p. ex. de Russie), ont suscité un regain d’intérêt pour le potentiel de l’hydrogène en tant que carburant[23]. En outre, l’adoption de véhicules à hydrogène peut contribuer à réduire la dépendance à l’égard des terres rares. Ces composants essentiels des VEB peuvent connaître des difficultés de chaîne d’approvisionnement et suscitent des préoccupations d’ordre éthique.

Une innovation constante

Bien que les véhicules à hydrogène utilisent actuellement 2 à 4 fois plus d’électricité que les VEB, des efforts importants sont faits pour surmonter ces limitations et améliorer les performances globales. L’un des principaux axes de la recherche et du développement concerne l’amélioration de l’efficacité, de la durabilité et de la rentabilité de la technologie des piles à combustible à hydrogène. Par exemple, le département de l’Énergie (DoE) des États-Unis travaille pour renforcer l’efficacité énergétique afin d’atteindre un rendement de près de 160 km par kg d’hydrogène[24]

En outre, la capacité de fabrication des électrolyseurs, qui sont essentiels à la production d’hydrogène par électrolyse, s’accroît régulièrement et a même doublé entre 2021 et 2022[25]. Les investissements mondiaux dans les fournisseurs de piles à combustible et d’électrolyseurs s’accélèrent aussi, pour atteindre environ 7 milliards USD en 2021[26]. Cet essor des investissements démontre l’intérêt et la confiance croissants envers l’hydrogène en tant que source de carburant alternatif viable.

Un soutien accru des gouvernements

Des gouvernements du monde entier prennent des mesures proactives pour soutenir et encourager l’adoption des véhicules alimentés par l’hydrogène. Cela inclut une gamme de politiques, d’incitations et de réglementations visant à promouvoir la recherche et le développement, à réduire les émissions et à faciliter la mise en place d’infrastructures pour l’hydrogène[27].

Aux États-Unis, le DoE a alloué 47 millions USD à la recherche et au développement sur les technologies de stockage, de livraison et de ravitaillement en hydrogène des véhicules et a récemment annoncé un financement de 750 millions USD pour améliorer l’efficacité, la durabilité et la rentabilité des technologies de production d’hydrogène propre et de piles à combustible[28]. La Loi sur la réduction de l’inflation de 2022 introduit un crédit d’impôt à la production (CIP) de 10 ans pour les installations de production d’hydrogène propres et étend des crédits d’impôt aux véhicules à hydrogène. La législation prévoit également des crédits allant jusqu’à 40 000 USD pour les véhicules utilitaires propres qualifiés, y compris les véhicules à pile à combustible, et offre des incitations allant jusqu’à 100 000 USD pour les véhicules à hydrogène dans les zones rurales et à faibles revenus[29].

La Chine a inclus l’hydrogène comme l’un des facteurs critiques de son 14Plan quinquennal (2021-2025).[30] Ce plan fixe des objectifs visant à développer une industrie énergétique complète basée sur l’hydrogène, en mettant l’accent sur l’innovation indépendante, les capacités de fabrication et la production annuelle d’hydrogène à partir de sources renouvelables[31].

Le Japon a présenté sa feuille de route stratégique, qui fixe des objectifs ambitieux pour la production en masse de véhicules à pile à combustible bon marché et l’établissement d’un réseau de stations de ravitaillement en hydrogène. Le gouvernement cherche à atteindre 800 000 VEPC, 1 200 bus et 10 000 chariots élévateurs à pile à combustible opérationnels d’ici 2030[32]. De même, la Corée du Sud a fait des progrès significatifs en matière de déploiement des véhicules à hydrogène, en signant des accords avec des entreprises de premier rang telles que Samsung et Hyundai pour mettre en circulation des milliers de bus suburbains à hydrogène[33].

Parallèlement, en Europe, comme mentionné ci-dessus, l’Union européenne (UE) s’est fixée pour but que les nouveaux autobus urbains soient alimentés par des batteries ou à l’hydrogène dès 2030[34]. Cet engagement s’aligne sur les objectifs de l’UE visant à réduire les émissions des véhicules lourds et à promouvoir l’adoption de technologies zéro émission.

De même, la stratégie du Royaume-Uni en matière d’hydrogène prévoit d’atteindre 10 GW de capacité de production d’hydrogène à faible teneur en carbone d’ici 2030[35]. Le Royaume-Uni a déjà lancé des bus alimentés à l’hydrogène à Londres et les déploie dans d’autres régions, tout en soutenant activement le développement de véhicules à hydrogène, tels que la version avec pile à combustible à l’hydrogène du pick-up Toyota Hilux[36].

L’expansion de l’infrastructure de ravitaillement

Il n’y a pas encore assez de stations-service pour satisfaire les besoins des véhicules à hydrogène : c’est le paradoxe classique de la poule et de l’œuf. Cependant, les gouvernements et les parties prenantes du secteur collaborent pour créer de nouvelles stations-service et établir des réseaux entre les différents pays et continents.

Par exemple, des régions comme la Californie, l’Allemagne, le Japon, la Corée du Sud et la Chine ont accompli des progrès significatifs dans la construction d’infrastructures de ravitaillement en hydrogène. En 2022, il y avait déjà 1 020 stations en activité dans le monde entier ; la Chine était en tête, suivie de la Corée du Sud, du Japon, de l’Allemagne et des États-Unis[37].

Au Japon, la création de la Japan Hydrogen Station Network Joint Company (JHyM) promeut l’accélération du développement des stations de ravitaillement en hydrogène pour soutenir l’expansion des véhicules à pile à combustible (VEPC[38]). Dans l’Union européenne (UE), l’engagement a été pris d’installer des stations de ravitaillement en hydrogène dans toutes les grandes villes et le long des routes principales, tous les 200 kilomètres[39].

Au fur et à mesure que le nombre de stations de ravitaillement augmentera, il deviendra de plus en plus pratique et accessible pour les conducteurs de faire le plein avec leurs véhicules à hydrogène, ce qui favorisera la croissance et l’adoption de cette option de transport propre et durable.

Collaborations et partenariats

Les collaborations et les partenariats entre constructeurs automobiles, compagnies énergétiques et autres parties prenantes favorisent les avancées des véhicules routiers alimentés à l’hydrogène.

Le Conseil de l’hydrogène réunit les principales sociétés de l’énergie, du transport, de l’industrie et de l’investissement autour d’une vision commune pour développer ensemble l’économie de l’hydrogène[40].

Honda et General Motors se sont associés pour fournir un système de piles à hydrogène de « nouvelle génération » destiné aux véhicules personnels et aux camions de transport de marchandises. Le lancement de la fabrication étant prévu pour 2023, Honda cible la vente de 60 000 unités par an d’ici 2030[41]. De même, BMW et Toyota ont uni leurs forces pour produire des véhicules à pile à combustible à l’hydrogène. Les deux constructeurs automobiles commenceront à produire et à commercialiser des véhicules de ce type développés conjointement dès 2025[42]. Cette collaboration s’appuie sur le succès de leurs projets antérieurs, notamment le développement de l’iX5 Hydrogen à partir du SUV X5 de BMW[43].

L’hydrogène vert suscite un intérêt croissant

La principale source actuelle de production d’hydrogène est le gaz naturel, qui entraîne des émissions importantes de dioxyde de carbone. Pour répondre à ce défi, de plus en plus de pressions s’exercent en faveur de la hausse des investissements dans la production d’énergie renouvelable et des subventions gouvernementales pour soutenir la production d’« hydrogène vert ». En mettant fortement l’accent sur la sécurisation des sources d’énergie nationales et la réduction de la dépendance à l’égard de combustibles fossiles importés, le Japon a fait des pas de géant en matière de production d’énergies renouvelables et de technologies de l’hydrogène[44]. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) prévoit une réduction potentielle de 30 % du coût de la production d’hydrogène à partir d’énergies renouvelables d’ici 2030, grâce au passage à grande échelle de cette production et à la baisse des prix des technologies renouvelables[45].

La voie à suivre

L’avenir est prometteur pour les transports alimentés par l’hydrogène, notamment parce que la situation ne peut que s’améliorer. Actuellement, il n’y a qu’environ 72 000 véhicules à hydrogène sur les routes, ce qui ne représente qu’une fraction minuscule des 1,5 milliard de voitures dans le monde.

Par contraste, 14 millions de véhicules électriques à batterie (VEB) seront vendus seulement cette année[46].

Cependant, les analystes prévoient une convergence de facteurs qui propulseront l’adoption généralisée des véhicules à hydrogène au cours de la prochaine décennie. Parmi ceux-ci figurent le soutien accru des pouvoirs publics, l’expansion de l’infrastructure de ravitaillement, l’innovation continue et la pression pour effectuer la transition vers des carburants plus écologiques tout en se diversifiant pour moins dépendre de chaînes d’approvisionnement peu fiables. À mesure que les économies d’échelle entrent en jeu, les conditions seront réunies pour une augmentation spectaculaire de l’utilisation des véhicules à hydrogène.

Ne laissez pas tomber votre VEB pour l’instant. Mais jetez un œil dans le rétroviseur ; l’hydrogène gagne du terrain.

 

[1] https://www.iea.org/reports/global-ev-outlook-2023

[2] https://www.euronews.com/next/2022/10/08/at-a-fork-in-the-road-do-hydrogen-cars-offer-a-better-future-than-electric

[3] https://www.euronews.com/next/2022/10/08/at-a-fork-in-the-road-do-hydrogen-cars-offer-a-better-future-than-electric

[4] https://www.polarismarketresearch.com/industry-analysis/hydrogen-fuel-cell-vehicle-market

[5] https://www.juniperresearch.com/whitepapers/why-hydrogen-vehicles-are-ready-for-the-mainstream

[6] https://www.hydrogeninsight.com/transport/toyota-unveils-its-first-new-hydrogen-car-in-a-decade-to-go-on-sale-this-autumn/2-1-1433307

[7] https://www.caranddriver.com/news/a42796089/2024-honda-cr-v-powered-by-hydrogen-details/

[8] https://autovista24.autovistagroup.com/news/hydrogen-vehicles-in-europe/

[9] https://www.autocar.co.uk/car-review/bmw/ix5-hydrogen

[10] https://nacfe.org/research/electric-trucks/hydrogen/

[11] https://www.ft.com/content/64806305-cbc1-43b4-83da-87c98c81cf07

[12] https://autovista24.autovistagroup.com/news/hydrogen-vehicles-in-europe/

[13] https://www.hydrogenfuelnews.com/big-hydrogen-truck-industry/8558375/

[14] https://www.prnewswire.com/news-releases/over-650-thousand-hydrogen-fuel-cell-buses-to-be-sold-by-2037-says-information-trends-301760555.html

[15] https://www.hydrogeninsight.com/transport/south-korea-signs-deal-with-samsung-hyundai-and-others-to-put-2-000-hydrogen-commuter-buses-on-its-roads-by-2026/2-1-1445858

[16] https://www.pwc.de/de/branchen-und-markte/oeffentlicher-sektor/e-bus-radar.html

[17] https://www.hydrogeninsight.com/transport/new-city-buses-in-eu-must-be-battery-or-hydrogen-powered-by-2030-as-bloc-targets-45-emissions-cut-for-heavy-duty-vehicles/2-1-1404389

[18] https://www.hydrogeninsight.com/transport/new-city-buses-in-eu-must-be-battery-or-hydrogen-powered-by-2030-as-bloc-targets-45-emissions-cut-for-heavy-duty-vehicles/2-1-1404389

[19] https://www.euractiv.com/section/energy/news/hydrogen-taxis-could-be-the-next-big-thing/

[20] https://www.hydrogeninsight.com/transport/special-advantage-toyota-providing-up-to-200-hydrogen-cars-to-uber-in-germany-as-part-of-two-year-trial/2-1-1438797

[21] https://www.iea.org/reports/net-zero-by-2050

[22] https://www.energy.gov/eere/vehicles/articles/hydrogens-role-transportation

[23] https://www.bbc.co.uk/news/business-60066015

[24] https://www.energy.gov/eere/vehicles/articles/hydrogens-role-transportation

[25] https://www.iea.org/reports/hydrogen

[26] https://hydrogencouncil.com/wp-content/uploads/2022/09/Hydrogen-Insights-2022-2.pdf

[27] https://think.ing.com/articles/hold-3of4-governments-are-shaping-their-hydrogen-ambitions

[28] https://www.energy.gov/articles/biden-harris-administration-announces-47-million-develop-affordable-clean-hydrogen

[29] https://www.electronicdesign.com/markets/automotive/article/21249381/electronic-design-automakers-forge-ahead-with-hydrogenfuelcell-vehicle-development

[30] https://cset.georgetown.edu/wp-content/uploads/t0284_14th_Five_Year_Plan_EN.pdf

[31] https://www.reuters.com/world/china/china-produce-100000-200000-t-green-hydrogen-annually-by-2025-2022-03-23/

[32] https://www.cliffordchance.com/content/dam/cliffordchance/briefings/2022/08/focus-on-hydrogen-in-japan.pdf

[33] https://www.hydrogeninsight.com/transport/south-korea-signs-deal-with-samsung-hyundai-and-others-to-put-2-000-hydrogen-commuter-buses-on-its-roads-by-2026/2-1-1445858

[34] https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/en/qanda_23_763

[35] https://www.gov.uk/government/publications/uk-hydrogen-strategy

[36] https://www.gov.uk/government/news/more-than-70-million-to-turbocharge-the-future-of-clean-transport

[37] https://www.iea.org/reports/global-ev-outlook-2023

[38] https://www.cliffordchance.com/content/dam/cliffordchance/briefings/2022/08/focus-on-hydrogen-in-japan.pdf

[39] https://www.hydrogeninsight.com/policy/eu-nations-agree-to-install-hydrogen-fuelling-stations-in-all-major-cities-and-every-200km-along-core-routes/2-1-1426859

[40] https://hydrogencouncil.com/en/hydrogen-insights-2022/

[41] https://www.cbtnews.com/honda-and-gm-partner-to-create-next-generation-hydrogen-fuel-cell-system

[42] https://asia.nikkei.com/Editor-s-Picks/Interview/BMW-fuel-cell-SUV-to-enter-mass-production-as-soon-as-2025-executive

[43] https://techcrunch.com/2022/08/12/ev-laggards-bmw-and-toyota-to-partner-on-hydrogen-fuel-cell-vehicles

[44] https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0360319921032444

[45] https://www.iea.org/reports/the-future-of-hydrogen

[46] https://iea.blob.core.windows.net/assets/dacf14d2-eabc-498a-8263-9f97fd5dc327/GEVO2023.pdf