Transformer le paysage énergétique de l’Arabie saoudite au cours de la prochaine décennie est l’une des priorités principales énoncées dans la Vision 2030, la stratégie de développement du gouvernement pour le pays.

Bien, qu’à court terme au moins, les énergies fossiles traditionnelles demeureront la principale source énergétique du pays, il existe un intérêt croissant pour (et une dynamique sous-jacente) le potentiel des énergies renouvelables en termes de contribution à la croissance économique future du secteur énergétique.

Pour les 20 prochaines années, les plans de l’Arabie saoudite sont véritablement ambitieux : Atteindre 3,45 GW en énergie renouvelable d’ici 2020[1], 9,5 GW d’ici 2023[2], et 54 GW (41 GW issus du solaire, 9 GW issus de l’éolien, 3 GW d’énergie issue des déchets, et 1 GW issu du géothermique) d’ici 2040[3]. Si ces objectifs sont atteints, le pays aura non seulement transformé son secteur énergétique, mais aura également réussi à établir une stabilité économique jusque là hors d’atteinte, libérée, en partie, de la volatilité des fluctuations mondiales des cours du pétrole, ayant impacté l’économie du pays, ainsi que celles de la région du Golfe, au cours des dernières années.

Quels sont les facteurs sous-jacents aux investissements dans les énergies renouvelables ?

Il existe plusieurs facteurs sous-tendant la détermination de l’Arabie saoudite à développer sa base d’énergie renouvelable.

  1. Diversification économique. En tant qu’élément du plan énoncé dans la Vision 2030, le gouvernement souhaite transformer le paysage énergétique du pays et réduire la dépendance aux combustibles fossiles traditionnels. Les énergies renouvelables, telles que l’introduction de la TVA programmée pour 2018, pourraient constituer une nouvelle source de revenus considérable, et réduire les subventions à la consommation de pétrole[6].

    En établissant l’Agence de développement de projets d’énergie renouvelable (Renewable Energy Project Development Office, REPDO), et le Programme d’énergie renouvelable national (National Renewable Energy Program, NREP), l’Arabie saoudite a signifié son engagement déterminé à atteindre ses objectifs énoncés. Le NREP est mis en œuvre conjointement au Programme de transformation nationale (National Transformation Program, NTP) afin de garantir que les objectifs du pays pour 2023 soient atteints, tandis que la REPDO se concentre sur la réalisation des objectifs énoncés dans la Vision 2030.

  2. Conditions adéquates. La position géographique et les conditions climatiques de l’Arabie saoudite la dotent du potentiel requis pour assurer sa position en tant que force leader au niveau mondial en matière de fourniture d’énergie renouvelable, similaire à sa réussite dans les énergies fossiles. Selon certaines études, la région MENA reçoit « suffisamment de rayons (solaires)… pour alimenter l’ensemble de la planète ».[7] Le pays jouit de niveaux élevés de lumière solaire, ce qui en fait une zone idéale pour exploiter des centrales photovoltaïques (PV) solaires de grande échelle, et le pays dispose également de vastes étendues de territoires vides, sur lesquels la construction pourrait être rapide et sans grande difficulté.

 En plus de son formidable potentiel en matière d’énergie solaire, l’Arabie saoudite jouit également de ressources enviables autant pour la production d’énergie éolienne que celle d’énergie géothermique. Trois régions (dans le Nord-Est, le Centre, et près des montagnes à l’Ouest) présentent des vitesses de vent moyennes suffisamment élevées pour faire de l’énergie éolienne une option économique viable, et il existe également au moins 10 sources d’eau chaudes, Al Khouba étant la plus importante, idéalement adaptée pour la production d’énergie géothermique.

  1. Demande exponentielle. La population de l’Arabie saoudite continue de s’accroître, de s’urbaniser, et d’accumuler plus de revenus disponibles. Parallèlement à cette croissance, la consommation énergétique domestique augmente. Dans le même temps, les ménages deviennent de plus en plus connectés à l’aide des technologies les plus récentes, ceci allant des smartphones à l’électroménager, ce qui accroît également la demande en électricité. À travers la région MENA, la demande énergétique s’est accrue de 5 % chaque année depuis 2000[8], une avance cumulative énorme.

Les besoins énergétiques conséquents aux résultats des « programmes d’industrialisation à consommation énergétique élevée » en train de remodeler l’économie du pays contribuent également à un besoin sans précédent en énergie, selon le service Investisseurs de Moody.[9]

  1. Opportunités de création d’emplois. Le boom démographique en Arabie saoudite, particulièrement l’accroissement de la population jeune, accroît encore plus la pression sur le marché de l’emploi. Plus de la moitié de la population du pays est âgée de 25 ans ou moins, et d’ici à l’horizon 2030, il est attendu que le nombre de Saoudiens âgés de 15 ans et plus connaisse une augmentation d’approximativement six millions.[10] Développer le secteur des énergies renouvelables du pays est dès lors envisagé comme une opportunité de créer des emplois supplémentaires plus que nécessaires, en employant les compétences et connaissances familières à une nation immergée dans l’industrie énergétique.

À travers la planète, les énergies renouvelables constituent déjà une source majeure de création d’emplois. Aux États-Unis, par exemple, le nombre de personnes employées dans le secteur solaire a augmenté de 25 % en 2016, et la force de travail du secteur a été multipliée par 17 depuis 2010, selon des estimations étayées par le département de l’Énergie des États-Unis[11].

Avec le NTP visant à 4 % d’utilisation d’énergie en Arabie saoudite issue des énergies renouvelables d’ici 2020[12], le rythme du développement pourrait créer un large éventail d’emplois pour la population croissante du pays. De fait, d’ici 2030, le CCG semble déterminé à maintenir 207 000 emplois directement dans le secteur des énergies renouvelables, dont pas loin de 77 000 en Arabie saoudite[13].

Un paysage économique en évolution

À travers la planète, la transition vers les énergies renouvelables est soutenue plus que tout par une question difficile à ignorer : cela est de plus en plus justifié d’un point de vue économique.

Au cours des cinq dernières années, les cours mondiaux du pétrole ont été divisés par deux, passant d’un cours moyen de 110 USD par baril à approximativement 55-60 USD par baril au cours des quelques derniers mois. Pour les pays qui dépendent fortement du pétrole pour leurs revenus, tel que cela est le cas à travers la région MENA, ceci a entraîné des pressions énormes sur les budgets et a conduit les esprits à se concentrer sur le développement de sources de revenus alternatives afin de compenser ces pertes financières.

Dans le même temps, les énergies renouvelables sont devenues moins chères en termes de fourniture. Plusieurs enchères récentes ont vu des prix pour le solaire battre des records mondiaux, avec la région MENA en tête de file. Selon l’IRENA [International Renewable Energy Agency (Agence internationale pour les énergies renouvelables)], la région offre « certains des coûts actualisés les plus bas pour l’électricité issue du PV solaire »[14].

Des points marquants récents incluent le projet Sakaka de 300 MW dans la région d’Al-Jouf au nord de l’Arabie saoudite, dans le cadre du National Renewable Energy Program, où Masdar et EDF ont soumis l’offre la plus basse connue, avec 1,79 cent USD par kilowatt-heure (kWh) en octobre 2017. Selon le REPDO, cette offre était de 24 % inférieure à la seconde offre la plus basse, soumise par Acwa Power.

Le projet est perçu comme « une étape importante sur la voie menant à la diversification de la combinaison énergétique de l’Arabie saoudite et du développement d’un secteur des énergies renouvelables domestique de pointe », a déclaré le Ministre de l’Énergie, Khalid al-Falih, lors de la cérémonie ouvrant l’appel d’offres pour le projet.

Les deux offres les plus basses en matière d’énergie solaire à l’échelle mondiale étaient également associées à des projets dans la région, bien qu’il s’agissait des ÉAU alors. En mars 2017, le projet Sweihan de 1,17 GW, à Abu Dhabi, a connu une offre gagnante de 2,42 cents USD par kWh. Les soumissionnaires retenus étaient les entreprises japonaise Marubeni et chinoise Jinko Solar, avec une participation chacune de 20 % dans la centrale, avec ADWEA, l’Office des eaux d’Abu Dhabi (Abu Dhabi Water Authority), conservant les 60 % restants. La nouvelle centrale, située à 100 km au sud-ouest d’Abu Dhabi, devrait être mise en service d’ici avril 2019, produisant suffisamment d’énergie pour approximativement 200 000 foyers.

L’offre de Sweihan était, de fait, de 0,50 cent USD par kWh inférieure au record précédent, établi à 2,99 cents USD par kWh en juin 2016, pour la phase 3 de 800 MW du Parc solaire Mohammed bin Rashid Al Maktoum à Dubaï, pour l’Office de l’électricité et des eaux de Dubaï (Dubai Electricity & Water Authority, DEWA). Néanmoins, nous devons apporter une clarification, en rappelant que le prix sous-jacent est essentiellement le même que celui du projet DEWA, en opérant une comparaison adéquate, du fait que l’énergie produite pendant les mois d’été est payée avec bonification, avec un tarif de base annoncé de 0,042 cent USD. Le prix sous-jacent réel est de 0,0294 USD.

Le soumissionnaire retenu était le consortium dirigé par Masdar et Fotowatio Renewable Ventures (FRV), faisant partie d’Abdul Latif Jameel Energy.[15] Le Parc Mohammed bin Rashid Al Maktoum constituera le projet solaire à centrale unique le plus important du monde lorsque terminé en 2030, avec une capacité prévue de 5 000 MW (suffisant pour approvisionner 800 000 foyers) et un investissement total de 50 milliards AED (13,6 milliards USD).

« L’énergie constitue un élément intégral du développement social et économique de l’ensemble des pays, et la transformation vers une énergie propre a des effets environnementaux, sociaux et économiques positifs, rendant l’énergie conventionnelle moins compétitive et moins attractive pour de futurs investissements. L’énergie propre constitue une excellente opportunité pour le futur alors que la demande continue de s’accroître à travers la planète. Les prix du pétrole et des technologies améliorées ont aidé à augmenter la part de l’énergie renouvelable dans le paysage énergétique. Ceci fait de la technologie un facteur clé de la transformation vers une énergie propre », a déclaré S. E. Saeed Mohammed Al Tayer, DG de l’Office de l’électricité et des eaux de Dubaï (DEWA), lors de l’annonce des soumissionnaires retenus.

Les coûts associés au développement ont également chuté. Aux États-Unis, les coûts de construction de projets photovoltaïques de grande échelle ont été réduits de 57 % entre 2011 et 2016[16]. Globalement, entre 2009 et la fin de 2015, le prix des modules PV solaires a chuté d’approximativement 80 %[17]. En conséquence, le coût actualisé de l’électricité (levelized cost of electricity, LCOE) des centrales solaires à échelle industrielle révèle que le prix unitaire énergétique moyen requis pour l’atteinte du seuil de rentabilité d’une centrale au cours de sa durée de vie, a diminué de 50 %.

En comparaison d’autres sources énergétiques, le PV solaire n’a jamais paru aussi attractif. L’IRENA estime que le LCOE de l’électricité PV solaire de production industrielle se situe entre 0,06 USD kWh et 0,10 USD kWh. L’Agence estime que le LCOE de l’électricité produite à l’aide de pétrole se situe entre 0,10 USD kWh et 0,16 USD kWh. Tandis que pour le charbon, le coût est de 0,13 USD kWh. Le nucléaire, également, s’avère plus cher que le PV solaire, avec un LCOE de 0,11 USD kWh[18].

Ces chiffres, combinés à l’engagement à améliorer la vie des communautés que nous desservons, révèlent la raison pour laquelle Abdul Latif Jameel Energy procède à des investissements significatifs dans le domaine de l’énergie renouvelable. Roberto De Diego Arozamena, Président-directeur général d’Abdul Latif Jameel Energy, a déclaré : « Abdul Latif Jameel Energy a été chef de file en matière de développement de projets solaires dans la région… Nous restons engagés à demeurer l’entreprise leader en développement du PV solaire au Moyen-Orient et au-delà, tout en développant nos projets éoliens et en contribuant à la production d’une énergie propre et abordable. »

Construire un nouveau futur

Tout au long de son histoire, Abdul Latif Jameel s’est continuellement efforcé d’offrir de meilleures conditions de vie aux citoyens de l’Arabie saoudite et plus largement de la région Moyen-Orient Afrique du Nord et Turquie. Avec les progrès de l’énergie renouvelable et la perspective de meilleurs emplois, d’un air plus pur, et de factures énergétiques réduites, cette ambition de longue date peut véritablement être concrétisée.

FRV a construit une ferme solaire de 46,2 ha à Trujillo (Estrémadure) en Espagne, (désormais possédée/opérée par Vela Energy) avec une capacité de 11,55 MWp et une production annuelle de 21 959 MWh/pa approvisionnant 6 297 foyers et réduisant par 7 153 tonnes les émissions de CO2 annuellement.

Fotowatio Renewable Ventures (FRV) fait partie d’Abdul Latif Jameel Energy. Au travers de trois projets PV solaire en Jordanie (Al-Safawi, Mafraq I et Mafraq II) l’entreprise fournira bientôt 435 millions de kWh d’électricité chaque année en Jordanie, suffisant pour alimenter 120 000 foyers à l’aide d’énergie propre uniquement.

FRV est également impliqué dans des projets actifs au Mexique, en Australie et en Uruguay, et avec des antécédents en Europe, en Amérique du Nord et du Sud également, et, est déjà le plus important développeur PV solaire basé dans le CCG. Plus récemment, FRV s’est engagé dans l’énergie éolienne avec une capacité potentielle de plus de 1 GW, envisagée pour un pipeline de projets répartis sur 20 marchés. Avec ces développements, FRV peut apporter les connaissances les plus avancées au monde à l’infrastructure d’énergie renouvelable de l’Arabie saoudite et développer les compétences de la force de travail du pays à l’aide de méthodes fondées sur les meilleures pratiques et des conseils.

Omar Al-Madhi, PDG d’Abdul Latif Jameel Energy Arabie saoudite, a déclaré : « L’énergie renouvelable constitue une chance pour la création de nouveaux emplois, de nouvelles compétences et de nouvelles opportunités pour la population locale. En localisant la technologie et en transférant les connaissances, nous pouvons fournir des bases solides sur lesquelles le secteur des énergies renouvelables saoudien peut s’épanouir. »

Il a ajouté : « La transition vers les énergies renouvelables nous aidera, en tant que pays, à consolider le rôle que nous avons toujours joué sur le marché énergétique mondial : un marché sur lequel nous disposons d’une capacité non utilisée supplémentaire afin de nous aider à équilibrer les marchés. Cela nous aidera également à réaliser des objectifs de développement économique plus respectueux de l’environnement et garantir que nous deviendrons un meilleur contributeur au mouvement vert mondial.

Avec des emplois, compétences et opportunités disponibles par le biais de l’énergie renouvelable, il existe une opportunité considérable pour Abdul Latif Jameel Energy de desservir les communautés du pays de façon positive et améliorant la qualité de vie. Il existe une occasion que nous sommes déterminés à saisir. »

Pour en apprendre davantage sur la façon dont Abdul Latif Jameel Energy s’efforce de façonner un avenir meilleur pour tous en Arabie saoudite, visitez www.alj.com/energy.

[1] Saudi Arabia seeks $30bn-$50bn solar and wind energy investment, Financial Times, January 2017

[2] Potentially Game-Changing Saudi Arabian Government Restructuring Bolsters 9.5 GW Renewable Energy Target by 2023, Apricum Group, May 2016

[3] Renewable Energy Market Analysis: The GCC Region, International Renewable Energy Agency, 2016

[4] What an oil-rich region can teach the world about renewable energy, World Economic Forum, 8 November 2016

[5] International Renewable Energy Agency website, accessed November 2017.

[6] Low oil and growing demand for electricity drives Saudi Arabia’s renewable plans, Moody’s Investors Service, 5 April 2017

[7] What an oil-rich region can teach the world about renewable energy, World Economic Forum, 8 November 2016

[8] What an oil-rich region can teach the world about renewable energy, World Economic Forum, 8 November 2016

[9] Low oil and growing demand for electricity drives Saudi Arabia’s renewable plans, Moody’s Investors Service, 5 April 2017

[10] Saudi Arabia beyond oil: the investment and productivity transformation, McKinsey Global Institutes, December 2015.

[11] The Solar Power Industry Keeps Add Jobs, Time, 7 February 2017

[12] National Transformation Program 2020, Kingdom of Saudi Arabia, June 2016

[13] Renewable Energy Market Analysis: The GCC Region, International Renewable Energy Agency, 2016.

[14] Renewable Energy Market Analysis: The GCC Region, International Renewable Energy Agency, 2016

[15] FRV have since withdrawn from the consortium and been replaced by EDF.

[16] 2017 Factbook: Sustainable Energy in America: Executive Summary, Bloomberg New Energy Finance, February 2017

[17] The Power to Change: Solar and Wind Cost Reduction Potential to 2025, IRENA, June 2016.

[18] Renewable Energy Market Analysis: The GCC Region, International Renewable Energy Agency, 2016