Nous vivons dans un monde à risque, mais pas nécessairement au bord de la catastrophe. Cet espoir tient à notre prise de conscience des risques, étayée par des études telles que le rapport annuel Global Risks Report 2024 du Forum économique mondial (FEM). Forts de cette clairvoyance, nous pouvons prévoir des mesures d’urgence et mettre en place des garde-fous pour surmonter les défis qui nous attendent dans notre quête d’une civilisation résolument durable.

Le dernier rapport du FEM sur les risques (19e édition), publié en janvier 2024, dépeint une matrice de risques multifacettes, à la fois à court et à long terme. Il paraît au terme d’une année qui aura fait couler beaucoup d’encre. Une année officiellement déclarée la plus chaude jamais enregistrée[1]. Une année marquée par des conflits et des incertitudes en Europe et au Moyen-Orient.[2] Une année où plusieurs grands acteurs de la révolution de l’intelligence artificielle (IA) ont mis en garde contre le potentiel dévastateur de la technologie qu’ils ont eux-mêmes contribué à créer.[3]

Alors, au-delà de la dramatisation des gros titres, quels sont, selon les analystes du FEM et les personnes interrogées à l’enquête, les points d’inflexion les plus préoccupants qui se profilent à l’horizon ?

Les experts prédisent un avenir plus incertain

Directrice générale du FEM, Saadia Zahidi

Saadia Zahidi, directrice générale du FEM, décrit une période « d’accélération rapide des changements technologiques et d’incertitude économique, alors que le monde est en proie à un duo de crises dangereuses : le climat et les conflits ».[4]

Toutes ces incertitudes, et bien d’autres, figurent en évidence dans le rapport, qui s’appuie sur des entretiens avec près de 1 500 experts issus du monde des affaires, du monde universitaire, de la société civile et des pouvoirs publics.

Il examine les risques jugés les plus urgents au cours des deux prochaines années, et ceux susceptibles de passer au premier plan au cours de la prochaine décennie.

À bien des égards, les perspectives pour la planète sur les deux prochaines années sont préoccupantes, et plus encore si l’on se projette dans les dix ans à venir.

À court terme (2 ans), les experts prévoient une période instable (54 %), turbulente (27 %), voire tumultueuse (3 %) ; seuls 16 % envisagent une période stable ou calme. À plus long terme (10 ans), ce pessimisme grandit, les mêmes experts prévoyant une période instable (29 %), turbulente (46 %) ou tumultueuse (17 %), contre à peine 9 % qui s’attendent à des conditions stables ou calmes.

Les risques associés aux deux périodes de prévision peuvent être répartis en cinq catégories :

  1. économiques
  2. environnementaux
  3. géopolitiques
  4. sociétaux
  5. technologiques

Commençons par une analyse plus approfondie des perspectives sur deux ans.

La désinformation figure en tête de la liste des risques à court terme

L’année 2024 est d’ores et déjà annoncée comme la plus marquante jamais vécue d’un point de vue politique, avec toute une série d’élections majeures à venir. Aux États-Unis, les électeurs pourraient bientôt décider de renvoyer Donald Trump à la Maison-Blanche pour la deuxième fois. Au Royaume-Uni, une lutte de pouvoir se joue entre les partis conservateur et travailliste pour le contrôle de la sixième économie mondiale (3,3 billions de dollars en janvier 2024[5]). Des scrutins sont également prévus dans la plus grande démocratie du monde, l’Inde, ainsi qu’au Mexique, au Pakistan, en Afrique du Sud, au Bangladesh, au Sri Lanka, en Indonésie, en Corée du Sud, dans l’Union européenne et ailleurs. Au total, quelque 49 % de la population mondiale prendra le chemin des urnes en 2024, avec bien souvent des choix difficiles à faire dans les isoloirs.[6]

Dans ce contexte, on comprend mieux pourquoi le premier risque d’ici deux ans identifié dans le rapport du FEM est la « désinformation » – une menace qui ne figurait aucunement dans la liste des risques sur deux ans de l’année 2023.

La polarisation croissante des réseaux sociaux, conjuguée au péril des « fake news » et des « deep-fake » (vidéos et clips audio créés de toutes pièces par l’IA), pourrait bien compromettre l’intégrité de ces scrutins cruciaux.

Selon le FEM, l’ensemble de ces facteurs menace de saper la légitimité des gouvernements nouvellement installés, avec les troubles qui en résultent, allant des « manifestations violentes et des crimes de haine à la confrontation civile et au terrorisme ». Les répercussions pourraient se traduire par une propagande intérieure accrue, des lois de censure plus contraignantes, des contrôles plus stricts des médias indépendants, voire une limitation de l’accès à Internet.

Sur une échelle de gravité de 1 à 7, plus de la moitié des personnes interrogées (54 %) ont attribué une note de 5 ou plus à la « désinformation ».

La liste des risques sur deux ans mentionne également les « événements climatiques extrêmes », les « conflits armés entre États », le « manque d’opportunités économiques », l’« inflation », les « migrations involontaires » et la « pollution ». Si l’on regarde plus en avant, la liste des risques sur dix ans est dominée par une métamenace : la crise climatique.

Le climat est au cœur du rapport sur les risques à long terme

Les quatre premières places de la liste des risques décennaux du FEM concernent toutes la détérioration des conditions environnementales, ce qui témoigne de la menace existentielle posée par cette crise sans précédent.

Ces quatre risques majeurs sont, par ordre de gravité, les « événements climatiques extrêmes », les « changements critiques des systèmes terrestres », la « perte de biodiversité et l’effondrement des écosystèmes », et les « pénuries de ressources naturelles ».

Mais ce n’est pas tout. La « pollution » apparaît également sur la liste, bien qu’en dixième position, tandis que les « migrations involontaires » se classent en septième position. Le FEM considère ces migrations en tant que risque sociétal, mais il ne fait aucun doute que leur origine est de nature environnementale. Faute de mesures climatiques radicales, certaines estimations laissent présager que des centaines de millions de personnes devront abandonner leur foyer à l’horizon 2050[7], avec « un à trois milliards de personnes qui se retrouveront privées des conditions climatiques qui ont été favorables à l’humanité ces 6 000 dernières années ».[8],[9]

Si d’autres menaces figurent sur la liste des risques à dix ans du FEM (« désinformation », « cyberinsécurité » et « polarisation sociale »), c’est la crise climatique qui, à long terme, entraînera probablement une baisse du niveau de vie et des progrès de développement.

Avant de nous attarder sur ce défi existentiel, il convient d’examiner de plus près deux domaines de risque particuliers qui font l’objet d’une analyse spécifique dans le nouveau rapport : le risque croissant de conflits entre États et la perspective de céder notre gouvernance du monde à des systèmes d’IA sans cesse plus performants.

Faire face aux risques d’hostilité et de dérive de l’IA

Les événements mondiaux peuvent s’intensifier rapidement ; l’enquête du FEM sur la menace croissante d’une guerre à grande échelle a été réalisée avant même l’éclatement du conflit entre Israël et Gaza dans la région du Levant. Compte tenu de l’évolution de la situation au Moyen-Orient depuis la publication du rapport, il est probable que l’apparition du « conflit armé interétatique » en cinquième position du classement des risques sur deux ans ne soit qu’un avant-goût d’une « meilleure » place dans le classement de l’année prochaine.

Israël, au même titre que Taïwan et l’Ukraine, avait été prophétiquement identifié comme l’un des trois points névralgiques d’une escalade potentielle des hostilités, présentant des risques élevés pour l’économie mondiale, la dimension de la sécurité et les chaînes d’approvisionnement internationales.

Comme le relève le rapport, les conflits actifs ont déjà atteint leur niveau le plus élevé depuis des décennies, avec une multiplication par quatre du nombre de décès associés entre 2020 et 2022, attribuée en grande partie aux guerres en Ukraine et en Éthiopie.

Dans un scénario catastrophe, les affrontements actuels pourraient avoir un effet domino et provoquer une croissance exponentielle des crises humanitaires.

Le sol continue de se dérober sous les pieds de l’ordre mondial établi. L’Ukraine ne pourra plus nécessairement compter sur le soutien continu des États-Unis à l’issue des prochaines élections de novembre, ce qui pourrait enhardir la Russie. Dans le même temps, les approvisionnements en combustibles fossiles et les routes commerciales maritimes sont menacés par le conflit au Moyen-Orient, surtout s’il évolue avec l’implication d’États voisins. Quel que soit le conflit, il risque de s’enliser dans une violence « prolongée et sporadique » qui pourrait durer des décennies.

Dans ce contexte, les prévisions prennent du plomb dans l’aile. Dans un monde toujours plus multipolaire, avertit le FEM, « un éventail grandissant de puissances pivots s’engouffrera dans la brèche, ce qui risque de fragiliser les garde-fous destinés à endiguer les conflits ».[10] Davantage de pays, notamment ceux considérés comme riches en ressources, risquent de devenir « ingouvernés » et de se retrouver à la merci de guerres par procuration entre économies voisines, groupes paramilitaires et réseaux criminels.

Cette nouvelle réalité agitée menace d’exacerber le mécontentement généralisé face à la domination politique et économique actuelle du Nord. Et ces revendications pourraient bien s’intensifier si les promesses imminentes de l’IA de pointe venaient à accentuer les disparités de richesse dans le monde.

Outre le fait qu’elle élargit le fossé entre riches et pauvres, l’IA s’accompagne d’une série de complications potentielles.

Dans un monde idéal, une technologie embryonnaire et non éprouvée comme l’IA serait déployée progressivement, avec des mesures de sécurité efficaces pour prévenir tout imprévu. Mais notre monde est tout sauf idéal. C’est un monde où la compétitivité entre États et la myopie en matière de sécurité nationale peuvent entraîner le déploiement précipité de l’IA, dans un esprit d’intérêt personnel. Un monde où, pour reprendre les termes du rapport du FEM, « une intégration plus étroite de l’IA dans les décisions relatives aux conflits pourrait conduire à une escalade involontaire, tandis que l’accès libre aux applications de l’IA pourrait conférer un pouvoir asymétrique aux acteurs malveillants ».[11]

Nous ne pouvons pas nous contenter de freiner les recherches sur l’IA. Elle est déjà sous nos yeux dans sa forme actuelle, immature, et ne fera que s’accélérer à partir de maintenant, souvent en tandem avec d’autres technologies telles que la biologie de synthèse et l’informatique quantique. Il n’y a pas lieu non plus d’interdire purement et simplement son développement, compte tenu des avantages prometteurs en termes de productivité et des progrès associés dans les domaines des changements climatiques, de l’éducation et des soins de santé. Les soins médicaux pourraient bien être méconnaissables dans une dizaine d’années, avec des radiographies analysées par IA à la recherche d’anomalies, et un ensemble de pathologies traitées par de nouveaux médicaments à peine imaginables aujourd’hui.

Pourtant, la vitesse des progrès de l’IA devrait occuper une place prépondérante dans l’esprit des acteurs du secteur privé qui pilotent l’évolution de la technologie, tout comme dans celui des législateurs du secteur public qui exercent les pouvoirs réglementaires indispensables. Chaque groupe peut se révéler déterminant pour limiter les effets potentiels de l’IA sur la désinformation, les pertes d’emplois, les activités criminelles, les cyberattaques, le terrorisme et la discrimination.

Une chose est sûre, « la prolifération effrénée de technologies d’IA de plus en plus puissantes et polyvalentes, prévient le FEM, remodèlera radicalement les économies et les sociétés dans les dix années à venir – pour le meilleur et pour le pire ».[12]

Avec de la chance et de la vigilance, nous pourrions parvenir à dompter les excès de l’IA et, à terme, à en faire une force au service du bien. Avec tout autant de diligence, nous pourrions un jour apprivoiser nos propres excès humains et réduire à néant notre propension aux conflits armés. Quand bien même, un autre risque les dépasse tous largement : le réchauffement climatique et l’effondrement de nos systèmes écologiques de subsistance.

Signe d’alarme à l’approche rapide de la barre de 1,5 °C

Selon l’analyse des risques du FEM de cette année, les effets des changements climatiques d’ici dix ans, et au-delà, ont connu un « basculement systémique ». Le rapport précise que cela découle du seuil de limitation du réchauffement planétaire de 1,5 °C par rapport aux températures préindustrielles (tel que spécifié dans l’Accord de Paris de 2015) qui devrait être dépassé dès le début ou le milieu des années 2030.

De fait, cette perspective pourrait même s’avérer optimiste. L’Organisation météorologique mondiale, une agence des Nations Unies, a publié l’année dernière un rapport prévoyant une probabilité de 66 % que la Terre commence à franchir par intermittence cette barre de 1,5 °C dès 2027.[13]

Tous les groupes ayant répondu à l’enquête du FEM s’accordent à dire que les altérations des systèmes terrestres représentent un risque grave au cours de la prochaine décennie. Toutefois, le rapport va même plus loin en se demandant si les menaces environnementales pouvaient se conjuguer pour nous catapulter au-delà de 1,5 °C vers le scénario cauchemardesque d’un monde plus chaud de 3 °C – un monde auquel nous ne pouvons pas prétendre nous adapter.

À quoi ressemblerait un tel scénario de basculement ? Imaginez des changements à long terme et autoentretenus des mécanismes planétaires essentiels, qui auraient des répercussions soudaines et profondes sur le bien-être de l’homme. Cela pourrait se traduire par une forte élévation du niveau des océans due à la fonte des calottes glaciaires, par le rejet de carbone dû au dégel du pergélisol et par des perturbations irréversibles des courants océaniques ou atmosphériques. Même en disposant de technologies d’atténuation, des conséquences graves sont à craindre en matière de responsabilité juridique, de dynamique géopolitique et d’agenda climatique.

Dès 1,5 °C, nos systèmes risquent d’entamer un déclin irrévocable : le dégel brutal du pergélisol, la disparition des récifs coralliens des basses latitudes et la disparition des calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique occidental.

En outre, l’interconnexion imprévisible de bon nombre de ces impacts est extrêmement pernicieuse, car il est difficile de prévoir les effets en cascade. Le FEM cite l’exemple de la fonte de l’inlandsis groenlandais, qui entraîne un afflux d’eau douce, lequel déstabilise à son tour la circulation méridienne de retournement Atlantique, accélérant encore davantage la fonte de l’inlandsis de l’Antarctique occidental.

Il est à craindre que de nombreuses économies mondiales ne soient pas du tout préparées aux ondes de choc à venir des changements climatiques. En effet, les points de basculement climatiques pourraient être annonciateurs non seulement d’une perte de biodiversité, mais aussi d’un effondrement des écosystèmes, de phénomènes météorologiques plus extrêmes et d’une grave pénurie de ressources naturelles. Des répercussions socio-économiques s’ensuivront : migrations massives, conflits frontaliers, épidémies (notamment si d’anciens virus sont libérés par la fonte du pergélisol) et crashs économiques généralisés. La baisse des rendements agricoles et la raréfaction de l’eau pourraient rompre à jamais les schémas commerciaux et les alliances à l’échelle mondiale.

Le manque de financement nous empêche de nous préparer aux changements climatiques avec toute l’urgence requise. La différence entre les engagements financiers internationaux actuels et les besoins estimés en matière de financement des mesures d’adaptation d’ici à 2030 s’élève à 366 milliards de dollars par an, ce qui donne à réfléchir.

Des stratégies audacieuses font naître une lueur d’espoir dans l’atténuation des effets des changements climatiques

Les perspectives concernant les risques climatiques sont certes très préoccupantes, mais il existe de nombreuses raisons d’être optimiste et de s’attaquer énergiquement aux problèmes émergents.

Les outils actuels de modélisation du climat sont loin d’être parfaits et présentent des marges d’erreur considérables. Le perfectionnement continu de l’IA, malgré les risques qu’il comporte, laisse entrevoir une nouvelle ère pour l’analyse prédictive. Dotés de données plus détaillées et plus fiables sur les points de basculement et l’efficacité des solutions potentielles, les autorités et les organismes privés seront bientôt en mesure de cibler leurs ressources sur les stratégies les plus pertinentes, avec une efficacité sans précédent.

« Ces efforts pourraient être soutenus en créant un fonds commun de données mondiales pour la science du climat », observe le FEM, « parallèlement à de nouveaux investissements dans des équipements appropriés (tels que les appareils de télédétection et la puissance de calcul) et dans les prévisions écologiques. »[14]

Les traités mondiaux sont perçus comme l’arme la plus puissante pour lutter contre les changements climatiques par les personnes interrogées dans le cadre de la dernière enquête sur les risques. Élaborés et appliqués judicieusement, ces accords sont le moyen le plus rapide de garantir une réduction substantielle des émissions et d’éviter les points de basculement les plus dangereux.

Afin d’accroître leur portée, ces traités (dont le fameux accord sur le climat de la COP28) doivent être assortis de réglementations nationales et locales.

Parmi les autres stratégies qui gagnent du terrain, citons :

  • De meilleurs systèmes d’alerte précoce, pour des réponses plus rapides aux événements climatiques et météorologiques imminents ;
  • Les efforts de la part des États, des ONG et des banques de développement pour réduire les risques liés aux investissements du secteur privé dans des projets environnementaux ;
  • Les investissements ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance), qui ouvrent de nouvelles voies de financement pour les projets prioritaires et les entreprises de R et D axées sur la lutte contre la crise environnementale ;
  • Des réseaux énergétiques décentralisés, alimentés par l’énergie éolienne, solaire ou hydroélectrique, qui renforcent la résilience des communautés ;
  • La géoingénierie lève les premières réticences et agit sur les principaux moteurs des changements climatiques. Bien que des doutes subsistent quant à leur évolutivité, les projets de captage, d’utilisation et de stockage du carbone(CUSC) permettent d’envisager l’élimination de volumes de plus en plus importants de CO2 de l’atmosphère. Les investissements dans ce domaine ont atteint le chiffre record de 6,4 milliards de dollars en 2023. D’autres technologies de géoingénierie, telles que la gestion du rayonnement solaire (SRM), proposent de refroidir directement le climat, par exemple en injectant des aérosols dans la stratosphère ou en éclaircissant les nuages marins pour en augmenter la réflectivité ;
  • La sensibilisation croissante du public aux changements climatiques et l’explosion des groupes d’action locaux. Le Réseau Action Climat, pour ne citer que lui, est un collectif mondial de plus de 1 900 organisations de la société civile réparties dans quelque 130 pays, qui mènent des actions durables pour le climat et font campagne pour la justice sociale.[15]

L’appui sans faille du secteur privé est essentiel pour que ces mesures correctives portent leurs fruits. C’est là que des organisations comme Abdul Latif Jameel peuvent se révéler être une puissante locomotive du changement.

Œuvrer ensemble pour atténuer les risques d’un monde précaire

Conformément à l’Agenda 2030 des Nations Unies et aux Objectifs de développement durable (ODD), nous exploitons la puissance de notre capital privé pour contribuer à la réduction des risques dans le monde en luttant contre les changements climatiques et en impulsant une reprise verte.

L’énergie verte est la pierre angulaire en faveur de communautés plus propres pour l’avenir. Notre entreprise phare dans le domaine des énergies renouvelables, Fotowatio Renewable Ventures (FRV), gère un portefeuille croissant de projets éoliens, solaires, de stockage d’énergie et d’énergie hybride au Moyen-Orient, en Europe, en Amérique latine et en Australie.

FRV-X, la branche innovation de FRV, est le fer de lance des efforts visant à garantir un approvisionnement en énergie renouvelable 24 h/24 et 7 j/7, dans tous les foyers. FRV-X gère déjà des installations de stockage d’énergie par batterie (BESS) à grande échelle au Royaume-Uni, à Contego (West Sussex), Holes Bay (Dorset) et Clay Tye (Essex), ainsi qu’une installation hybride solaire et BESS à Dalby (Queensland, Australie). L’unité poursuit son expansion en acquérant deux autres projets BESS au Royaume-Uni à l’automne 2022, ainsi qu’une participation majoritaire dans un projet BESS en Grèce.

FRV-X est également à l’origine d’un investissement de 10,6 millions de dollars dans ecoligo, un fournisseur allemand de « services solaires » qui développe des projets photovoltaïques sur mesure dans des marchés sous-développés. Chaque projet est financé par des investisseurs individuels via une plateforme d’investissement participatif. Actuellement, les activités d’ecoligo couvrent l’Amérique du Sud, l’Afrique et l’Asie.

La raréfaction de l’eau pourrait représenter un vecteur de risque potentiel plus tôt que prévu, avec quelque 700 millions de personnes qui risquent d’être déplacées en raison d’une grave pénurie d’eau d’ici à 2030.[16] Nous apportons notre aide dans cette lutte par l’intermédiaire d’Almar Water Solutions, une société d’Abdul Latif Jameel Energy and Environmental Services. L’accent y est mis sur le renforcement de l’efficacité des systèmes d’approvisionnement en eau afin de garantir un accès plus propre et en plus grande quantité à cette ressource essentielle.

Face à une population mondiale qui ne cesse de croître, la sécurité alimentaire occupe une place tout aussi importante dans notre agenda. Le laboratoire Jameel Water and Food Systems du MIT (J-WAFS), cofondé par Community Jameel en 2014, fait avancer la recherche et l’innovation pour relever les défis urgents du secteur de l’alimentation. Autre collaboration entre Community Jameel et le MIT, le Laboratoire d’Action Contre la Pauvreté d’Abdul Latif Jameel (J-PAL) défend la nécessité d’élaborer des politiques fondées sur la science pour lutter contre le fléau de la pauvreté dans le monde.

Fady Jameel,
président délégué et vice-président d’
Abdul Latif Jameel

« Si l’année 2023 a démontré quelque chose, c’est que le risque, loin d’être statique, est au contraire en constante évolution », affirme Fady Jameel, président délégué et vice-président d’Abdul Latif Jameel International.

« Le dernier rapport du FEM sur les risques planétaires a raison de mettre l’accent sur le dérèglement climatique et la montée de l’IA malveillante, mais les personnes interrogées pourraient déjà se sentir dépassées par la recrudescence des conflits armés à l’échelle mondiale.

Ces turbulences ne sont toutefois pas pour autant une raison d’abandonner toute idée de prévision des risques.

L’année à venir apportera son lot de menaces, de défis et de données révélatrices. Loin de céder à un monde chaotique, il nous incombe de contrer la métamenace du réchauffement climatique en redoublant de détermination, tout en recherchant une cohésion mondiale propice à la stabilité et à la coordination des actions. »

La prise de conscience collective des défis qui nous guettent motive ces initiatives pour bâtir un monde plus sûr et plus solidaire pour les générations à venir. Celles et ceux qui hériteront de la Terre seront eux-mêmes confrontés a des risques uniques, si bien que les exemples que nous donnons aujourd’hui résonneront longtemps dans l’avenir.

[1] https://www.theguardian.com/us-news/2024/jan/03/2023-hottest-year-on-record-fossil-fuel-climate-crisis

[2] https://www.bbc.co.uk/news/world-middle-east-67972962

[3] https://www.theguardian.com/technology/2023/may/05/geoffrey-hinton-godfather-of-ai-fears-for-humanity

[4] https://www.weforum.org/publications/global-risks-report-2024/

[5] https://www.forbesindia.com/article/explainers/top-10-largest-economies-in-the-world/86159/1

[6] https://time.com/6550920/world-elections-2024/

[7] https://www.worldbank.org/en/news/press-release/2021/09/13/climate-change-could-force-216-million-people-to-migrate-within-their-own-countries-by-2050

[8] https://www.pnas.org/doi/10.1073/pnas.1910114117

[9] https://www.bbc.com/future/article/20221117-how-borders-might-change-to-cope-with-climate-migration

[10] https://www3.weforum.org/docs/WEF_The_Global_Risks_Report_2024.pdf

[11] https://www3.weforum.org/docs/WEF_The_Global_Risks_Report_2024.pdf

[12] https://www3.weforum.org/docs/WEF_The_Global_Risks_Report_2024.pdf

[13] https://www.theguardian.com/environment/2023/may/17/global-heating-climate-crisis-record-temperatures-wmo-research

[14] https://www3.weforum.org/docs/WEF_The_Global_Risks_Report_2024.pdf

[15] https://climatenetwork.org/

[16] https://www.unicef.org/wash/water-scarcity